Rome (awp/afp) - Les travailleurs du sidérurgiste italien Ilva ont validé jeudi par référendum l'accord signé par les syndicats concernant le rachat de l'entreprise par le géant mondial ArcelorMittal.

Le référendum s'est déroulé en plusieurs phases depuis la signature, il y a une semaine, de l'accord syndicats-ArcelorMittal et selon un communiqué des syndicats, le oui l'a emporté avec plus de 90% sur le site de Gênes (nord-ouest).

Sur le site de Tarante (sud), le principal avec plus de 10.000 employés, le oui dépasse les 94%, selon la même source.

Ce référendum représente le dernier feu vert nécessaire pour la vente du sidérurgiste italien, qui avait été suspendue après l'arrivée au pouvoir du gouvernement populiste.

A l'issue de négociations marathon, ArcelorMittal a accepté d'embaucher 10.700 employés sur les quelque 13.500 actuels, à même niveau de salaires et de droits.

Environ 2.500 autres employés doivent rester sous l'administration de la "vieille" Ilva pour des travaux de dépollution du site de Tarente (sud), au moins jusqu'en 2023.

L'accord prévoit aussi que le ministère du Développement économique finance, à hauteur de 250 millions d'euros, d'éventuels départs volontaires.

Il s'accompagne également d'un plan environnemental amélioré pour le principal site du groupe, situé à Tarente (sud) et figurant parmi les plus pollués d'Europe.

ArcelorMittal s'est aussi engagé à reprendre, entre 2023 et 2025, les salariés qui resteraient encore sous le régime d'administration extraordinaire d'Ilva, selon un communiqué du groupe.

L'accord sur le rachat d'Ilva par ArcelorMittal représente cependant un problème politique pour Luigi Di Maio, vice-Premier ministre, ministre du Développement économique et chef de file du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème).

Pendant la campagne pour les législatives de mars, M. Di Maio et le M5S avaient promis la fermeture d'Ilva, au nom de la sauvegarde de la santé des habitants de la région, et une reconversion des sites pour préserver l'emploi.

A Tarente, ces promesses avaient permis au M5S de remporter 47% des voix. Le revirement de M. Di Maio lui a valu des critiques virulentes d'anciens sympathisants, qui organisent des manifestations de protestation.

afp/rp