L'enquête vise notamment le prestataire d'Orano, Eurotradia International, pour "soupçons de corruption d'agent public étranger". L'entreprise a joué un rôle clé pour permettre au groupe nucléaire français d'obtenir l'exploitation en 2013 de gisements d'uranium dans le désert de Gobi.

"C'est une société qui faisait du conseil en affaires publiques pour nous. Elle venait compléter notre connaissance sur l'administration mongole, etc.", a dit à Reuters un porte-parole d'Orano.

Le groupe dit avoir arrêté tout contrat avec l'entreprise dès que le nom de son prestataire, qui travaillait encore au développement de ses affaires en Mongolie, est apparu dans la presse locale pour des soupçons de corruption.

"On a fait des contrôles lors de la signature du contrat et on n'a jamais rien trouvé d'anormal. Il était bien clair avec Eurotradia qu'ils ne devaient pas faire appel à des intermédiaires mongols sans notre accord. Donc ils ne nous ont jamais sollicité pour faire appel à des intermédiaires mongols", a précisé le porte-parole d'Orano.

Le groupe avait signé un accord avec la société publique nucléaire mongole Mon-Atom et le japonais Mitsubishi Corporation pour développer ces mines d'uranium.

Areva, rebaptisée Orano, fait l'objet de plusieurs enquêtes judiciaires dont une liée au rachat d'uranium à perte au Niger en 2011 et une autre portant sur l'acquisition pour 2,5 milliards de dollars de la société minière canadienne UraMin en 2007 qui avaient aussi entraîné de lourdes pertes pour l'entreprise.

(Caroline Pailliez, avec Emmanuel Jarry et Leigh Thomas, édité par Jean Terzian)