Zurich (awp) - Le boulanger industriel en difficulté Aryzta a résolu un de ses problèmes en obtenant l'accord unanime de ses créanciers en vue d'un ajustement de ses conditions de crédit. Tous les documents nécessaires à cet effet ont été signés, annonce vendredi l'entreprise zurichoise. Mais des incertitudes demeurent.

Le titre est passé par tous les états d'âme vendredi avant de terminer en dernière position des valeurs vedettes, cédant 2,5% à 10,34 francs suisses. Le SLI a gonflé de 0,17%.

Vers 11h00, le titre s'échangeait à 10,45 francs suisses (-1,4%), dans un marché élargi SLI en baisse de 0,05%. Début janvier, l'action flirtait avec les 40 francs suisses. Mais depuis vendredi dernier, une hausse de 15% est à signaler. D'ici quinze jours, Aryzta sortira du marché SLI des 30 plus grandes capitalisations pour être côté sur le marché élargi SPI.

Par ailleurs, comme déjà annoncé, la société prévoit une augmentation de capital de plus de 800 millions d'euros (quelque 900 millions de francs suisses au moins). Un accord de souscription a déjà été trouvé avec plusieurs banques. Toutefois, ce projet se heurte à des résistances.

L'investisseur Gregor Joss, par le biais de sa société Larius Capital, exigerait qu'Aryzta renonce à cette opération, selon l'agence Bloomberg. A ses yeux, l'entreprise devrait plutôt vendre ses affaires en Amérique du Nord ainsi que sa participation de 49% dans le spécialiste français des surgelés Picard.

Gregor Joos, et sa société Larius Capital, n'ont pas encore atteint le seuil de 3% des parts qui obligent les investisseurs à une annonce. D'après Bloomberg, cela est cependant prévu. D'autres investisseurs prêts à soutenir les projets de M. Joos sont recherchés.

Scepticisme

Des analystes se sont également montrés dubitatifs concernant les perspectives de l'entreprise. L'accord trouvé avec les créanciers permet à l'entreprise de gagner du temps, estime la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Mais la vigilance reste de mise, car les banques pourraient à nouveau se retirer, sous certaines conditions. Les chiffres annuels qui seront publiés le 1er octobre s'annoncent décisifs. Il est à craindre qu'ils se révèlent mauvais, estime la ZKB.

Aryzta traverse depuis longtemps une phase difficile et souffre de changements incessants au sein de sa direction. Kevin Tolard, à la tête de l'entreprise depuis septembre 2017, a décidé de procéder à l'augmentation de capital, qui doit lui donner quelque répit pour remettre la société sur pied.

op/lk