Zurich (awp) - Aryzta a dégagé un bénéfice opérationnel (Ebitda) de 151,6 millions d'euros (172 millions de francs suisses) au premier semestre de l'exercice décalé 2018-19, une rentabilité sensiblement supérieure aux attentes. Malgré un chiffre d'affaires en baisse de 4,2% à 1,71 milliard, le boulanger industriel est en voie de stabilisation, après les gros remous des derniers mois.

"Ces résultats sont solides et représentent un premier pas vers l'atteinte de notre objectif visant à des bénéfices durables, sur plusieurs années", déclare le directeur général (CEO) Kevin Toland dans le communiqué publié mardi.

L'Ebitda est en recul de 6% sur un an mais au-dessus des prévisions du consensus AWP (144,1 millions d'euros). Le bénéfice net a atteint 39,5 millions d'euros (45 millions de francs suisses), en baisse de 22,5%. Selon les normes comptables IFRS, Aryzta a essuyé une légère perte de 4,5 millions.

Le bilan été renforcé par l'augmentation de capital qui a fait couler quelque 900 millions de francs suisses dans les caisses et réduit l'endettement du groupe, comme annoncé précédemment. En phase de recentrage, Aryzta a enregistré une croissance organique de 0,7% sur le semestre écoulé, après une contraction de 2,2% douze mois plus tôt.

Nouveau départ

Pour l'ensemble de l'exercice, la multinationale helvético-irlandaise basée près de Zurich annonce une croissance de l'Ebitda entre 5 et 9% et confirme ses objectifs. "Nous sommes en train de mettre en place une structure homogène, recentrée sur notre coeur d'activités, la boulangerie congelée, un secteur en croissance", relève le groupe.

Le projet Renew a permis de réaliser jusqu'à présent les économies escomptées et de renforcer l'efficacité opérationnelle. Aryzta prévient cependant que ses prévisions doivent être retenues en gardant à l'esprit les risques potentiels liés aux conditions économiques générales et aux taux de change, ainsi qu'à la pression régulatoire.

Devant l'assemblée qui avait accepté du bout des lèvres l'augmentation de capital le 1er novembre, le président du conseil d'administration du groupe, Gary McGann, avait concédé que la situation de l'entreprise et le contexte de marché avaient été mal évalués. La direction du groupe pensait s'être constituée une base solide pour la poursuite de ses activités et estimait que le marché avait atteint le creux la vague.

"Visiblement, nous nous sommes trompés et avons sous-évalué les difficultés", avait admis M. McGann. Fort de la bouffée d'oxygène qui lui a été apportée, Aryzta entrevoit désormais l'avenir avec une certaine confiance.

En téléconférence devant les médias mardi, le CEO Kevin Toland a mis en avant la bonne dynamique des affaires: le troisième trimestre de l'exercice décalé 2018-19 a débuté sur les mêmes bases que les deux premiers, en termes de croissance organique. Les mesures de restructuration en Amérique du Nord, marché qui a souffert récemment, commencent à porter leurs fruits. L'Europe est "stable" et le "reste du monde", solide, a précisé le directeur.

Concernant la vente de la participation dans le fabricant français de produits surgelés Picard, Aryzta précise qu'il s'agit d'un "processus complexe". Aucun détail nouveau n'a été fourni, mais Picard est une "excellente affaire", a estimé M. Toland.

Les premières réactions d'analystes sont favorables. UBS observe des "premiers signes de stabilisation en Amérique du Nord", tout en soulignant les risques de volatilité. En outre, la croissance organique des ventes a été trois fois supérieure au 2e trimestre que lors du 1er.

op/ck