Zurich (awp) - Le boulanger industriel Aryzta a publié les termes finaux de l'augmentation de capital que le conseil d'administration entend soumettre à ses actionnaires, réunis ce jeudi en assemblée générale. La hausse sera d'un peu plus de 900 millions d'actions nominatives d'une valeur nominale de 0,02 franc l'unité, qui seront proposées à 1 franc aux actionnaires actuels.

L'opération devrait permettre d'engranger un produit brut de 790 millions d'euros, un montant conforme à l'annonce initiale de mi-août, rappelle Aryzta dans son communiqué.

En cas d'acceptation de la proposition, les actionnaires existants se verront offrir dix droits de souscriptions préférentiels par action détenue au 6 novembre après la clôture de la Bourse. A compter du lendemain, la nominative Aryzta sera traitée hors droits de souscription.

Les droits de préemption pourront être exercés entre le 7 et le 15 novembre midi. Passé ce délai, les titres n'ayant pas trouvé preneur feront l'objet d'une offre aux investisseurs institutionnels et privés, dont le prospectus devrait être publié "autour du 2 novembre".

Le premier jour de cotation sur les Bourses suisse (SIX) et irlandaise (Euronext Dublin) est attendu pour le 19 novembre.

Dans la foulée de cette publication et dans l'attente du verdict des actionnaires, l'opérateur boursier SIX Swiss Exchange a annoncé la suspension de la nominative Aryzta de la cotation "jusqu'à nouvel avis".

Principal actionnaire récalcitrant

La semaine dernière, le patron d'Aryzta Kevin Toland avait exprimé depuis les colonnes du Tages Anzeiger sa confiance de voir l'opération aboutir. "Nous avons bon espoir de voir une majorité de nos actionnaires soutenir notre projet, même si notre actionnaire Cobas est d'un autre avis".

Principal actionnaire avec une participation de près de 15%, le gestionnaire d'actifs espagnol milite en faveur d'une solution alternative afin d'atténuer l'effet de dilution. Cobas propose une augmentation de capital de seulement 400 millions d'euros, assortie de cessions d'actifs à hauteur de 250 millions.

Pour la direction d'Aryzta, la proposition de Cobas ne va pas dans le bon sens, dans la mesure où elle contraindrait le groupe à procéder à des désinvestissements. "Se lancer dans ces ventes à la hâte et en position de faiblesse, car nous avons un besoin urgent d'argent, ne fait absolument aucun sens pour les actionnaires", avait alors affirmé M. Toland.

Dans un commentaire, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) estime que la dilution qu'entraînerait la hausse de capital proposée - par rapport à la capitalisation boursière actuelle avoisinant les 840 millions de francs suisses - est le "moindre mal" au vu du risque de perte totale pour les actionnaires.

Selon l'établissement cantonal, dès que l'augmentation pourra être placée auprès des investisseurs, l'action devrait pouvoir rebondir. La recommandation de pondération au marché reste de mise, même si la banque estime que le titre n'est "pas approprié" pour les investisseurs privés du fait des risques élevés.

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