Zurich (awp) - Le boulanger industriel Aryzta devrait pouvoir mener à bien son augmentation de capital. "Nous avons bon espoir de voir une majorité de nos actionnaires soutenir notre projet, même si notre actionnaire Cobas est d'un autre avis", a lancé son patron Kevin Toland dans une interview parue vendredi dans le Tages Anzeiger.

Il a également laissé entendre que les banques avaient accordé à Aryzta un "bol d'air" supplémentaire jusqu'en octobre. Mais cela ne réduit pas la nécessité de la hausse de capital de 800 millions d'euros prévue pour renflouer les comptes de l'entreprise, sans laquelle cette dernière se verrait contrainte de procéder à des désinvestissements.

Le groupe helvético-irlandais projette de toute façon de se défaire de plusieurs unités de l'entreprise - y compris après l'augmentation de capital. Même si l'opération est menée à bien, le niveau d'endettement ne sera toujours pas viable.

"Mais se lancer dans ces ventes à la va-vite et en position de faiblesse, car nous avons un besoin urgent d'argent, ne fait absolument aucun sens pour les actionnaires", assure M. Toland.

Alternative un peu juste financièrement

Principal actionnaire avec une participation de près de 15%, le gestionnaire d'actifs espagnole Cobas milite en faveur d'une solution alternative afin d'atténuer l'effet de dilution. Il propose pour sa part une augmentation de capital de seulement 400 millions d'euros, assortie de cessions à hauteur de 250 millions.

Selon le patron d'Aryzta, cette alternative est insuffisante sur le plan financier pour ramener l'endettement à un niveau acceptable. Par ailleurs, contrairement à la hausse projetée par la direction "calculée et garantie par les banques", elle est risquée, dans la mesure où le résultat de la vente rapide d'unités d'affaires est imprévisible.

Les actionnaires d'Aryzta seront appelés à se prononcer sur l'opération jeudi prochain à l'occasion de l'assemblée générale ordinaire.

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