Un Boeing 737 MAX a décollé lundi d'un aéroport des environs de Seattle pour une série de vols de certification qui s'étaleront sur trois jours, une étape cruciale pour permettre au constructeur aéronautique de surmonter une crise qui l'a fait vaciller.

Le 737 MAX, modèle à succès de Boeing, est interdit de vol à travers le monde depuis que deux appareils se sont écrasés en 2018 et 2019 à cinq mois d'intervalle, tuant 346 personnes au total en Ethiopie et en Indonésie. Ces deux catastrophes ont déclenché une série de poursuites judiciaires et d'enquêtes parlementaires qui ont privé l'avionneur d'une précieuse source de revenus.

Le logiciel commandant le système anti-décrochage de l'appareil a été mis en cause.

La FAA, l'autorité américaine de régulation aérienne, a déclaré lundi que ces trois jours de tests permettraient d'"évaluer les modifications proposées par Boeing sur le système de commandes automatiques de vol du 737 MAX". Ces vols "comprendront une large gamme de manoeuvres de vol et de procédures d'urgence pour évaluer si ces modifications répondent aux normes de certification de la FAA", a ajouté l'agence.

La FAA a souligné qu'elle prendrait le temps nécessaire "pour examiner en détail le travail de Boeing". "Nous ne lèverons l'interdiction de vol que lorsque nous serons convaincus que l'appareil remplit les critères de certification", a-t-elle insisté.

Si ces essais en vol sont concluants, la FAA devra ensuite valider les nouvelles procédures de formation des pilotes, entre autres, ce qui signifie que l'autorisation de reprise des vols commerciaux ne devrait pas intervenir avant septembre, ont dit des sources.

L'action Boeing prenait 10% vers 19h00 GMT à Wall Street.

(Eric M. Johnson à Seattle et David Shepardson à Washington; version française Nicolas Delame et Bertrand Boucey)