Londres (awp/afp) - Le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca a publié vendredi un bénéfice net en forte baisse de 14% lors de son exercice 2017 sous l'effet de pertes d'exclusivité de certains traitements aux Etats-Unis.

Son bénéfice net s'est établi à 3 milliards de dollars l'an passé, alors que son chiffre d'affaires s'est effrité de 2,3% à 22,5 milliards de dollars, selon un communiqué.

AstraZeneca a été touché de plein fouet par la perte d'exclusivité depuis le second semestre 2016 de son traitement anti-cholestérol Crestor et de son antidépresseur Seroquel XR aux Etats-Unis, dont les ventes cumulées ont reculé d'environ 1,5 milliard de dollars sur un an.

Il remarque toutefois que cet effet négatif a commencé à se dissiper au quatrième trimestre de 2017, ce qui lui a permis d'améliorer en fin d'année son activité aux États-Unis, qui représentent au total près d'un tiers de son chiffre d'affaires.

Le groupe a également fait part de ventes décevantes en 2017 (-12%) pour son antiasthmatique Symbicort aux États-Unis. Les faibles performances de ce traitement ont également pénalisé ses ventes en Europe, lesquelles ont baissé de 6% sur l'année.

En revanche, son chiffre d'affaires a progressé de 6% dans les marchés émergents, en particulier grâce à la Chine, le groupe récoltant les fruits du lancement de nouveaux médicaments.

Le directeur général du groupe Pascal Soriot insiste sur le fait que les ventes du groupe "se sont améliorées au fil de l'année", avec notamment un quatrième trimestre encourageant.

Il se félicite notamment du succès de deux traitements contre les maladies cardiovasculaires, le Farxiga et le Brilinta, dont les ventes ont dépassé pour chacun 1 milliard de dollars sur l'année, ainsi que de solides ventes dans l'oncologie.

AstraZeneca a néanmoins dévoilé des prévisions prudentes pour l'année 2018, avec une hausse modeste à un chiffre de ses ventes de médicaments et un bénéfice par action ajusté en baisse entre 3,3 et 3,5 dollars (il était à 4,28 dollars en 2017).

Le groupe s'attend à subir la concurrence des médicaments génériques, notamment en Europe et au Japon, tout en prévoyant plus généralement de poursuivre ses efforts d'économies notamment en recherche et développement.

Il prévoit toutefois un impact favorable de la collaboration à grande échelle dévoilée l'été dernier avec l'américain Merck.

Le marché se montrait déçu par cette publication, le titre du groupe perdant 1,64% à 4.806,00 pence vers 09H50 GMT à la Bourse de Londres dans un marché en légère baisse.

"Comme de nombreux grands groupes pharmaceutiques mondiaux, AstraZeneca fait face au défi de renouveler son portefeuille avec des nouveaux médicaments", souligne Russ Mould, analyste chez AJ Bell, rappelant en outre que le laboratoire a souffert l'an dernier des résultats peu concluants de l'essai Mystic concernant un traitement contre le cancer du poumon.

afp/rp