Le gouvernement italien a décidé de lancer le processus de révocation de toutes les concessions d'Autostrade, concessionnaire du tronçon d'autoroute qui s'est effondré à Gênes la mardi dernier. En Bourse, sa maison-mère, Atlantia, coule de 8,92% à 17,615 euros après avoir déjà dévissé de plus de 20% la semaine précédente. Sa filiale gère environ 3 000 kilomètres d’autoroute dans la péninsule.

Samedi, Autostrade a annoncé son intention de reconstruire ce tronçon sur ses propres deniers en huit mois et de fournir de l'assistance aux familles touchées par cette catastrophe via un fonds initial de 500 millions d'euros.

Le même jour, le ministre italien des infrastructures et des transports a adressé une lettre officielle à la filiale d'Atlantia, dans laquelle il soulignait des violations graves à son obligation de maintenir et réparer les routes, conformément aux termes de la concession. Il a donné 15 jours au gestionnaire d'infrastructure pour démontrer dans un rapport détaillé qu'il avait correctement entretenu la structure.

Si le processus de révocation des concessions d'Autostrade aboutissait, il devrait être suivi d'une longue procédure judiciaire. Du point de vue financier, le gouvernement italien devrait dans ce cas de figure payer la " valeur terminale " de ces concessions, soit 15 milliards d'euros, explique Kepler Cheuvreux. Il s'agit de la valeur actuelle nette des bénéfices générés par ces contrats jusqu'à leur date de fin. L'analyste juge peu vraisemblable un tel scénario, qui serait extrêmement coûteux pour un gouvernement italien déjà confronté à plusieurs contraintes financières.