MILAN, 16 août (Reuters) - Le gouvernement italien a ouvert jeudi soir une enquête sur Autostrade per l'Italia, la société gestionnaire du pont Morandi de Gênes dont l'effondrement partiel a fait au moins 38 morts mardi.

Dans un communiqué, le ministère des Transports précise avoir donné quinze jours à la filiale du groupe Atlantia pour démontrer qu'elle a respecté ses obligations contractuelles.

Si les justifications d'Autostrade per l'Italia ne sont pas convaincantes, le gouvernement y verra une rupture du contrat de concession pour l'exploitation de l'autoroute A10 qui relie la capitale de la Ligurie au sud-est de la France.

Le ministère des Transports ajoute que la société privée doit immédiatement s'engager à reconstruire le pont Morandi et à financer les travaux.

Aux termes de la concession, Autostrade pourrait écoper d'une amende maximale de 150 millions d'euros.

A la Bourse de Milan, l'action Atlantia, groupe contrôlé par la famille Benetton, a connu jeudi une nouvelle séance de baisse, perdant près de 22%.

A Gênes, les secouristes ont poursuivi jeudi leur travail de déblaiement des décombres du pont qui s'est partiellement effondré mardi en fin de matinée, précipitant des dizaines de véhicules une cinquantaine de mètres en contrebas.

Le procureur de Gênes Francesco Cozzi, qui a ouvert une enquête judiciaire pour déterminer les causes de la catastrophe, a déclaré que dix à vingt personnes étaient encore portées disparues.

Des funérailles d'Etat seront organisées samedi à Gênes.

Le président du Conseil, Giuseppe Conte, a décrété mercredi l'état d'urgence pour la capitale de la Ligurie.

(Stephen Jewkes Henri-Pierre André pour le service français)