La nouvelle, alors que le fonds activiste britannique TCI était devenu fin janvier le premier actionnaire de Getlink avec 11,08% du capital, a porté vendredi l'action de l'opérateur du tunnel sous la manche à son plus haut niveau en Bourse depuis juin 2016 et le référendum sur le Brexit.

Atlantia, gestionnaire autoroutier et aéroportuaire contrôlé par la famille Benetton, a annoncé qu'il prenait 15,49% de Getlink et 26,66% des droits de vote au prix de 12,40 euros par action via l'acquisition d'Aero 1 Global & International - contrôlé à 100% par des fonds gérés par Goldman Sachs Infrastructure Partners - qui détenait cette participation.

"L’arrivée d’Atlantia, grand acteur de l’infrastructure, est une formidable nouvelle, gage de stabilité, et est très positive pour nos actionnaires et nos équipes", a déclaré Jacques Gounon, PDG de Getlink, dans un communiqué.

"Cette arrivée montre la confiance dans l’avenir de Getlink et ouvre des possibilités de développements très constructifs."

Atlantia a expliqué de son côté que l'investissement dans Getlink représentait "une opportunité financière intéressante", soulignant dans son communiqué qu'il s'agit d'une "entreprise très bien gérée avec une histoire forte et une direction compétente".

Atlantia, a précisé son administrateur délégué lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, estime naturel d'être représenté au conseil de Getlink.

Avec l'arrivée d'Atlantia, le fonds TCI passe au deuxième rang des actionnaires de Getlink. TCI avait indiqué en janvier à l'Autorité des marchés financiers (AMF) "ne pas avoir l'intention de mettre en oeuvre une stratégie particulière" ni "d'exercer une influence spécifique sur la gestion de l'entreprise", ni de prendre le contrôle de la société ou de demander la nomination d'un administrateur.

En Bourse à Paris, Getlink a clôturé sur un gain de 11,54% à 11,6450 euros, sa meilleure performance sur une séance depuis 2009, dans un marché en forte baisse (-2,23% pour l'indice SBF 120).

A Milan, Atlantia, qui a par ailleurs présenté ses résultats annuels vendredi, a cédé 1,41%.

L'entrée au capital de Getlink est une opération stratégique qui va permettre à Atlantia d'entrer sur le marché britannique, a dit Giovanni Castellucci aux analystes.

Atlantia, a-t-il aussi déclaré, a les capacités financières pour procéder à cette acquisition et continuer à chercher dans le même temps à mettre la main sur l'espagnol Abertis.

(Stefano Bernabei, Pascale Denis et Dominique Rodriguez, avec Bertrand Boucey pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Goldman Sachs Group, Getlink, Atlantia