Milan (awp/afp) - Le gouvernement italien a accordé lundi un nouveau délai, jusqu'au 31 mai, pour tenter de trouver une solution pour sauver la compagnie aérienne en grande difficulté Alitalia.

Par ailleurs, il a débloqué un nouveau prêt relais de 400 millions d'euros pour permettre à la compagnie de survivre jusqu'à cette date, après les 900 millions d'euros déjà consentis en 2017, selon un communiqué publié à l'issue du conseil des ministres lundi soir.

Le prêt introduit des "mesures urgentes" pour assurer la continuité du service fourni par Alitalia, est-il précisé.

La Commission européenne a déjà ouvert une enquête afin de savoir si le prêt de 2017 constituait une aide d'Etat et s'il était conforme ou non aux règles de l'UE en matière d'aides d'État destinées aux entreprises en difficulté, et le nouveau prêt sera aussi scruté de près.

La reprise d'Alitalia est dans l'impasse après des mois de négociations infructueuses avec d'éventuels repreneurs, provoquant une vive inquiétude des syndicats tandis que le gouvernement italien reste indécis sur la solution à adopter.

"Il n'y a plus de consortium qui puisse faire une offre définitive de rachat", a souligné la semaine passée le ministre du Développement économique, Stefano Patuanelli.

Après des mois de négociations et l'expiration d'un énième délai fixé par le gouvernement, le groupe autoroutier et aéroportuaire Atlantia, contrôlé par la famille de Luciano Benetton, a indiqué la semaine dernière que les conditions n'étaient pas réunies pour qu'il puisse rejoindre un consortium qui sauverait Alitalia.

Atlantia devait participer au plan de sauvetage aux côtés du groupe public des chemins de fer italiens Ferrovie dello Stato (FS), de la compagnie aérienne américaine Delta et du ministère italien des Finances.

Delta avait indiqué le 12 novembre être prête à investir jusqu'à 100 millions.

Prise en étau entre les low cost et les compagnies du Golfe offrant des services haut de gamme, Alitalia, dont la présence sur le long courrier est réduite, accumule les pertes depuis des années.

Elle a dû être placée sous tutelle en 2017, après le rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d'emplois sur un total de 11.000 salariés.

Inquiets, les syndicats ont d'ores et déjà annoncé une grève pour le 13 décembre, même si le gouvernement tente de les rassurer.

"Une solution sera trouvée", a assuré M. Patuanelli, en n'excluant pas une nationalisation.

afp/rp