Atlantia a été informé des conditions fixées par le gouvernement italien auxquelles il devra se conformer s'il veut conserver sa concession d'exploitation des autoroutes, a déclaré mardi le président du Conseil Giuseppe Conte.

Rome exige notamment que le groupe d'infrastructures réduise sa participation dans sa filiale Autostrade, mise en cause dans l'effondrement du pont Morandi, qui a fait 43 morts en août 2018 à Gênes. Autostrade était chargée de l'exploitation de l'ouvrage.

"Une procédure de révocation (de la concession) a été mise en place", a déclaré Giuseppe Conte lors d'une conférence de presse, ajoutant que le gouvernement jugeait "inacceptable" une proposition de règlement présentée par Atlantia en mars dernier, qui prévoyait une indemnisation de 2,9 milliards d'euros pour la catastrophe.

Des sources ont indiqué à Reuters que le gouvernement avait imposé une série de conditions strictes qu'Atlantia devra remplir pour conserver sa concession.

Celles-ci comprennent la réduction de la participation d'Atlantia dans Autostrade per l'Italia, de 88% actuellement à moins de 50%, afin de limiter l'influence de la famille Benetton qui détient 30% d'Atlantia.

Le gouvernement a proposé un plan selon lequel la participation majoritaire dans Autostrade serait partagée entre le fonds d'infrastructure F2i et le prêteur d'État CDP, selon l'une des sources.

Les partis au pouvoir ont également demandé à Atlantia d'accepter des règles plus strictes sur les tarifs des autoroutes et de verser une indemnisation de 3,4 milliards d'euros pour la catastrophe de Gênes.

(Angelo Amante, Giuseppe Fonte, Gavin, William Maclean Jones, version française Elena Smirnova, édité par Blandine Hénault)