Milan (awp/afp) - Le groupe italien Atlantia a confirmé mardi sa volonté de participer au plan de sauvetage de la compagnie aérienne Alitalia, mais à condition qu'il soit actionnaire minoritaire au côté d'une grande compagnie aérienne.

La société italienne des chemins de fer Ferrovie dello Stato (FS) a exprimé le même souhait mardi, dans un communiqué similaire.

Atlantia, qui appartient majoritairement à la famille Benetton, est le principal actionnaire de Autostrade per l'Italia (Aspi), le gestionnaire du pont de Gênes, qui s'est effondré en août 2018, faisant 43 morts. A la suite de ce drame, le gouvernement a lancé une procédure pour retirer sa concession autoroutière à Aspi.

Début octobre, Atlantia avait affirmé que la "situation d'incertitude qui touche Autostrade per l'Italia" et la procédure pour rendre caduque sa concession ne lui permettraient pas de "s'engager dans une opération coûteuse et au risque élevé" pour sauver Alitalia.

Ce revirement avait été critiqué par le vice-ministre au Développement économique, Stefano Buffagni, qui avait indiqué que le gouvernement "ne se soumettait au chantage de personne", laissant ainsi entendre qu'Atlantia faisait de l'abandon de la procédure de révocation de la concession une condition préalable à sa participation au plan de sauvetage d'Alitalia.

Finalement, à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration, Atlantia a exprimé mardi sa "disponibilité à poursuivre le dialogue pour la définition d'un plan industriel partagé, solide et de long terme pour la relance d'Alitalia".

Il exige pour participer que soit présent un acteur industriel qui s'occupera de la gestion, évoquant "une compagnie aérienne qui apporte des compétences techniques, opérationnelles, de réseaux, de gestion et de management".

Il tient de son côté à n'avoir qu'une participation "minoritaire" et donc "sans implication dans la gestion courante" afin de "prévenir tout conflit d'intérêt, étant donné qu'Atlantia détient la quasi-totalité du capital des Aéroports de Rome".

Parmi les autres conditions à sa participation, le groupe autoroutier évoque l'absence de contestation européenne sur les aides accordées à Alitalia et des mesures gouvernementales pour permettre à Alitalia de se relancer dans un contexte stable.

Aux côtés d'Atlantia et de FS devait participer au plan de sauvetage la compagnie aérienne américaine Delta, mais on ignore si elle souhaite être actionnaire majoritaire.

Fragilisée par la concurrence des compagnies low-cost, Alitalia a dû être placée sous tutelle en 2017, après le rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d'emplois.

afp/rp