À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,72% à 4.765,21 points vers 09h20 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,21% et à Londres, le FTSE perd 0,81%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,64%, le FTSEurofirst 300 de 0,78% et le Stoxx 600 de 0,76%.

Wall Street a de nouveau chuté lundi, le S&P 500 ayant clôturé à un plus bas depuis octobre 2017, et l'Asie a suivi la tendance, des indicateurs décevants un peu partout dans le monde et des avertissements de résultats d'entreprises nourrissant les inquiétudes quant à un ralentissement de l'économie mondiale.

Après l'Allemagne, la France ou encore la Finlande, le Japon et la Suisse ont réduit à leur tour mardi leur prévision de croissance pour 2018.

Dans ce contexte, la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), le dernier grand rendez-vous de l'année attendu mercredi, concentre toute l'attention des investisseurs.

La réunion de la Fed devrait, selon la plupart des observateurs, se conclure par une nouvelle hausse de taux d'un quart de point, même si certains s'attendent à ce que la banque centrale tempère son discours pour l'année prochaine afin de prendre en compte le ralentissement de la croissance économique mondiale et la volatilité des marchés.

"Nous estimons que les ventes massives actuelles des actifs à risque, y compris les actions mondiales, sont excessives. Le S&P 500 devrait afficher une croissance du bénéfice par action de 23% en 2018, tandis que les actions américaines ont maintenant perdu près de 5% depuis le début de l'année", pointent les stratèges d'UBS.

"Cependant, un rebond des marchés nécessitera probablement le déroulement de certains, voire de la totalité, de nos scénarios de base. Plus précisément, une combinaison des facteurs suivants: tendances à la stabilisation de la croissance, signes de progrès dans les négociations commerciales avec la Chine, et des signes manifestes de la part de la Réserve fédérale qu'elle suit une approche modérée dans la normalisation des taux d'intérêt".

PÉTROLE

Les cours du brut ne sont pas épargnés par les craintes sur la croissance mondiale, auxquelles s'ajoutent les inquiétudes persistantes d'une surabondance de l'offre. Ils creusent leurs pertes mardi pour accuser des replis de plus de 3,5% et toucher de nouveaux creux depuis octobre 2017.

Le baril de Brent de la Mer du Nord retombe à 57,49 dollars, après un plus bas à 57,20, et le baril de brut léger américain se traite à 48,07 dollars, après avoir baissé jusqu'à 47,84.

VALEURS

En Europe, le secteur du pétrole et du gaz (-2,15%) souffre de la baisse marquée des cours du brut et accuse le plus fort repli sectoriel. Vallourec (-4,24%) et TechnipFMC (-2,3%) figurent parmi les plus fortes baisses à Paris.

Le segment de la santé (-1,27%) est pénalisé par le recul prononcé de Shire (-3,79%) après la dégradation par l'agence de notation Moody's du laboratoire japonais Takeda Pharmaceutical qui doit racheter la société biotechnologique britannique.

Les sociétés de services informatiques, telles que Atos (+1,97%) et Sopra Steria (+2,92%), bénéficient des résultats trimestriels supérieurs aux attentes publiés lundi soir par Oracle.

En tête du SBF 120, Getlink bondit de 5,97% après l'annonce par Eiffage (-0,94%) d'une prise de participation de 5% dans le capital du gestionnaire du tunnel sous la Manche.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 1,82%, dans le sillage de Wall Street, pour retomber à un plus bas depuis la fin novembre.

En Chine, les places boursières n'ont pas profité du discours très attendu du président Xi Jinping qui s'est contenté de réitérer sa volonté de réformer sans présenter de mesures particulières.

"Alors que l'on nous vantait l'importance de ce discours, il n'y a pas grand chose de neuf car il ressemble en partie au discours de Xi devant le Politburo quelques jours auparavant", a observé Jonas Short, du courtier Everbright Sun Hung Kai.

L'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a reculé de 1,04%.

A WALL STREET

L'indice Dow Jones a chuté de 2,11% lundi soir et le S&P-500, plus large, a lâché 2,08%, à 2.545,94, son plus bas niveau de clôture depuis le 9 octobre 2017. De son côté, le Nasdaq Composite a reculé de 2,27%.

Le S&P 500 accuse désormais un repli de 4,8% depuis le début de l'année, ce qui constitue pour l'heure sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2008.

La Bourse de New York a notamment souffert des déclarations de Jeffrey Gundlach, le directeur général de la société de gestion DoubleLine Capital, surnommé le "Bond King", le roi de l'obligataire.

Interrogé sur la chaîne de télévision CNBC, Jeffrey Gundlach a estimé que Wall Street était entrée dans une phase de marché baissier appelée à durer et que la Réserve fédérale ne devrait plus relever les taux d'intérêt.

Les contrats à terme sur les indices américains signalent pour l'ouverture mardi une hausse de l'ordre de 0,2%.

TAUX

Le repli des marchés actions pousse les investisseurs à trouver refuge dans les obligations souveraines, dont les rendements sont ainsi en nette baisse.

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, évolue à moins de 0,24% et le 10 ans américain est retombé sous 2,83%, à son plus bas niveau depuis la fin août.

En revanche, les rendements des obligations souveraines italiennes montent après les commentaires repris dans la presse italienne de la Commission européenne sur le projet de budget révisé présenté par Rome.

Selon le Corriere della Sera, l'exécutif européen demande à l'Italie de réduire de 2,5 à trois milliards d'euros de plus ses dépenses publiques avant de pouvoir approuver la dernière mouture du budget, ce que Rome refuserait.

CHANGES

Le dollar est sous pression avant la décision attendue de politique monétaire de la Fed. L'indice mesurant son évolution face à un panier de devises de référence recule de 0,16%.

Si les cambistes attendent une hausse de taux mercredi, un élément de soutien pour le dollar, ils estiment aussi que la banque centrale devrait se montrer plus prudente sur le rythme de hausse des taux à venir en 2019, ce qui se traduit selon certains par un scénario a priori paradoxal de "hausse accommodante".

L'euro en profite pour gagner encore du terrain et se rapprocher de 1,14 dollar, à 1,1370.

La monnaie unique n'a guère réagi à la parution d'un indicateur Ifo du climat des affaires en Allemagne légèrement inférieur aux attentes (101 en décembre contre 101,8 attendu).

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Blandine Henault