La SSII dirigée par Thierry Breton a annoncé mercredi un bond de 1,9 point de sa marge opérationnelle semestrielle, grâce à une nette amélioration en Allemagne et aux performances de l'Amérique du Nord et de Worldline.

Elle a confirmé viser pour 2017 une marge opérationnelle d'environ 10% et une croissance organique supérieure à 2%.

En Amérique du Nord, où il a déployé son offre de gestion du poste de travail numérique, Atos attend une "accélération très claire" de sa croissance au second semestre pour arriver à un rythme de 4-5% d'ici fin 2017 contre 1,8% au premier semestre, a dit à des journalistes le directeur financier Elie Girard.

La marge opérationnelle de l'Amérique du Nord, la meilleure du groupe hors Worldline, devrait continuer à s'améliorer encore après avoir progressé d'un demi-point à 10,7% au premier semestre, a-t-il ajouté.

Dans l'ensemble, Atos a réalisé une marge opérationnelle de 8,5% et a réalisé un chiffre d'affaires de 6,311 milliards d'euros, au-dessus du consensus Thomson Reuters I/B/E/S (6,172 milliards), en croissance organique de 2,2%, avec un ratio prises de commandes/C.A. de 109%.

Citi estime dans une note que l'amélioration des performances dans toutes les divisions et les prises de commandes montrent une bonne exécution et une conjoncture positive en termes de demande.

GARDER LA TETE FROIDE

Worldline a de son côté relevé mardi ses objectifs pour 2017 après une hausse de 2,4 points de sa marge semestrielle à 15,0% et a annoncé sa deuxième acquisition en deux semaines, le rachat des filiales de First Data dans les pays baltes pour environ 73 millions d'euros.

"On a acheté ces sociétés en moyenne aux multiples de Worldline sans aller chercher des multiples de 6 ou 8 fois le C.A. comme on peut voir et qui ne sont pas notre politique d'acquisition", a observé Elie Girard.

Le secteur des paiements est passé sur le devant de la scène du M&A depuis début juillet avec deux méga-opérations potentielles, le projet de rachat du britannique Worldpay par l'américain Vantiv pour 8,6 milliards d'euros et l'annonce par le danois Nets de plusieurs marques d'intérêt.

"L'activité M&A sur le paiement s’est médiatiquement un peu emballée mais c'est structurel dans le paiement, il y a une consolidation à l’oeuvre et on en prend toute notre part", a souligné Elie Girard.

Worldline a été introduit en Bourse en 2014 avec l'objectif de consolider le secteur européen des paiements, très fragmenté et de plus en plus externalisé par les banques.

"Des petits, des moyens, des gros, on regarde toutes les tailles", a-t-il ajouté. "Ce qui est très important dans ce genre de situation, c'est de garder la tête froide".

Ingenico, qui avait indiqué en juin à Reuters être à l'affût d'acquisitions, notamment aux Etats-Unis, a annoncé jeudi l'acquisition auprès de Nordic Capital du suédois Bambora, pour 1,5 milliard d'euros.

Vendredi, un consortium formé par les fonds de capital investissement Blackstone et CVC Capital Partners a proposé 3,18 milliards d'euros pour le britannique Paysafe.

(Cyril Altmeyer, édité par Marc Joanny)

par Cyril Altmeyer