L'action du spécialiste de la sécurité numérique s'octroie 32,19% à 44,8 euros dans la première heure de cotation à Paris, après un pic à 45,90 euros en début de séance, s'approchant du prix de 46 euros par action, dividende détaché, de l'offre en cash d'Atos, lequel s'octroie 5,62% à 131,6 euros, menant les rares hausses de l'indice CAC 40.

"Même si l'acquisition de Gemalto n'est pas la proposition simple que nous anticipions, la direction d'Atos a prouvé sa capacité à redresser des entreprises", écrit dans une note Kepler Securities, qui juge l'opération cohérente d'un point de vue stratégique.

L'intermédiaire prévoit une relution du bénéfice par action (BPA) pouvant aller jusqu'à 20% si Atos parvient à faire remonter les marges de Gemalto, tombées de 15% à 10%.

"Il n’y a aucune certitude que l'offre débouche sur une offre ferme et recommandée pour la société", précise toutefois Gemalto dans un communiqué.

Thierry Breton, le PDG d'Atos, a vanté aux analystes les mérites de sa proposition, qui vise à faire du nouvel ensemble un poids lourd mondial des services informatiques, de la sécurité autour de la marque Gemalto et du paiement avec sa filiale cotée Worldline.

Lors d'une conférence téléphonique, le patron d'Atos, qui a plus que doublé le chiffre d'affaires du groupe à coup d'acquisitions depuis son arrivée fin 2008, s'est dit confiant dans sa capacité à intégrer Gemalto, promettant des synergies élevées et une opération fortement relative pour le BPA d'Atos dès la première année.

Atos a décidé de révéler lundi soir son offre sur Gemalto, invoquant des "risques accrus pouvant désormais affecter le titre Gemalto" et déclarant avoir pour souci la "bonne information" du marché, tout en se disant déterminé à parvenir à une transaction recommandée par le conseil d'administration de Gemalto".

L'action Gemalto avait gagné 4,39% à 33,89 euros lundi, après avoir chuté de 38% depuis le début de l'année à la suite d'abaissements successifs de son objectif de bénéfice opérationnel du groupe pour 2017, ramené en juillet à 293-323 millions d'euros, contre plus de 660 millions au départ.

(Cyril Altmeyer, avec Blandine Hénault, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : AtoS SE, Gemalto