L'indice Dow Jones, qui évoluait dans le rouge à l'ouverture, est rapidement revenu en territoire positif et en clôture, il gagnait 258,2 points, soit 1%, à 26.036,1.

Le Standard & Poor's 400, plus large, a pris 18,78 points, soit 0,65%, à 2.887,94 et le Nasdaq Composite a progressé de 29,94 points, soit 0,38%, à 7.856,88.

Les investisseurs ont vu un motif de soulagement dans l'absence de tout nouveau rebondissement dans le dossier chaud de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine après les turbulences des derniers jours.

"Si l'on regarde les performances par secteur, on a l'impression que les gens reprennent un peu confiance dans l'économie", commente Peter Jankovskis, co-directeur des investissements d'OakBrook Investments.

"C'est défendable mais cela dépendra beaucoup du genre d'annonces à venir; objectivement, l'économie se porte plutôt bien mais il y a la crainte de voir le problème du commerce lui couper l'herbe sous le pied."

Autre facteur de soutien pour Wall Street: le rendement des emprunts d'Etat américains à 30 ans est tombé sous le rendement des dividendes du S&P, ce qui donne un avantage aux actions.

Le rebond s'est toutefois déroulé dans des volumes réduits avec 5,81 milliards d'actions échangées (contre 7,4 milliards environ en moyenne sur les 20 dernières séances) qui font de ce mercredi l'une des séances les moins animées de l'année.

VALEURS

L'indice S&P des valeurs financières a rebondi de 0,91%, effaçant les pertes qu'il avait subies mardi en réaction à l'accentuation de l'inversion de la courbe des rendements.

Le compartiment de l'énergie (+1,40%) a quant à lui bénéficié de la remontée des cours du pétrole après l'annonce d'une diminution bien plus marquée qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.

Exxon Mobil a gagné 0,73% et Chevron 0,86%.

Autre hausse remarquée, celle du joaillier Tiffany, qui a pris 3,02%, son bénéfice trimestriel ayant dépassé les attentes.

Le Nasdaq a été freiné par la chute de 6,74% de l'éditeur de logiciel Autodesk, sanctionné pour avoir abaissé ses prévisions de résultats annuels.

A l'inverse, le groupe de parfums et cosmétiques Coty a pris 6,02% après avoir relevé sa prévision de chiffre d'affaires.

LA SÉANCE EN EUROPE

Londres exceptée, baisse de la livre oblige, les principales Bourses européennes ont fini dans le rouge, les craintes diffuses de récession favorisant l'aversion au risque.

Le CAC 40 parisien a cédé 0,34% à 5.368,80 points et le Dax allemand a perdu 0,25%. A Londres, le FTSE-100 a pris 0,35%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,15%, le FTSEurofirst 300 0,18% et le Stoxx 600 0,2%.

La Bourse de Dublin, sensible aux nouvelles touchant au Brexit, a chuté de 1,27% tandis que celle de Milan finissait inchangée en attendant l'issue des discussions visant à former un gouvernement de coalition entre le Parti démocrate (PD) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S).

TAUX

Signe que les craintes de récession et de nouvelle escalade dans le conflit commercial restent bel et bien présentes, les rendements obligataires américains ont poursuivi leur baisse et l'inversion de la courbe des rendements s'est accentuée.

Le rendement à 30 ans a ainsi inscrit un nouveau plus bas historique à 1,905% avant de finir la journée à 1,9414%, en recul de 2,5 points de base.

Le rendement à cinq ans reculait de près de trois points de base en fin de séance à 1,3792% tandis que le dix ans perdait 2,1 points à 1,4693% et le deux ans 2,2 points à 1,506%.

L'écart entre les rendements à deux et dix ans a atteint en séance jusqu'à 6,5 points.

Le Trésor a placé sans difficulté pour 41 milliards de dollars de dette à cinq ans à un rendement de 1,365%, le plus faible à l'adjudication pour cette maturité depuis octobre 2016. L'offre a été souscrite 2,48 fois, le ratio le plus élevé depuis novembre 2018.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar s'appréciait de 0,26% face à un panier de devises de référence au moment de la clôture de Wall Street, l'euro retombant vers 1,1075.

Mais le fait du jour à une nouvelle fois été la baisse de la livre sterling, conséquence de la décision du Premier ministre britannique, Boris Johnson, de suspendre le Parlement pendant cinq semaines, ce qui revient à réduire le temps laissé au débat sur le Brexit et accroît donc aux yeux des cambistes le risque d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord négocié le 31 octobre.

En fin de journée, la livre abandonnait 0,6% face au dollar et 0,55% face à l'euro.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en vive hausse après l'annonce d'une réduction plus forte qu'anticipé des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, qui a temporairement dissipé les craintes de dégradation de la demande.

Le contrat octobre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 85 cents, soit 1,55%, à 55,78 dollars le baril et le Brent a pris 98 cents (1,65%) à 60,49 dollars.

Les stocks de brut aux Etats-Unis ont chuté de 10 millions de barils à 427,75 millions la semaine dernière près de cinq fois qu'anticipé par le consensus Reuters.

À SUIVRE JEUDI

La journée de jeudi sur les marchés sera animée entre autres par les premiers chiffres de l'inflation allemande en août et par la deuxième estimation de la croissance américaine au deuxième trimestre, le marché s'attendant à une révision en légère baisse du chiffre de 2,1% en rythme annualisé publié fin juillet.

(Avec Chuck Mikolajczak à New York et Akanksha Rana à Bangalore; Marc Angrand pour le service français)

par Marc Angrand