(Actualisation: cours de Bourse, déclaration du directeur financier sur les cessions d'Axa Bank Belgium et des activités d'assurance en Europe de l'Est, commentaire d'un porte-parole du ministère de la Santé au sujet d'un possible prélèvement sur les complémentaires santé au dernier paragraphe)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'assureur Axa recule en Bourse jeudi, après avoir publié un résultat opérationnel divisé par deux au premier semestre, en raison des répercussions économiques de la crise sanitaire. Le groupe a également indiqué qu'il ne verserait pas de complément de dividende en fin d'année.

A 11h35, l'action Axa abandonnait 3,8%, à 16,97 euros, soit le plus fort recul du CAC 40.

JPMorgan Cazenove qualifie les résultats de l'assureur de "contrastés", avec un résultat net inférieur aux attentes des analystes, au contraire du résultat opérationnel. Plus positif, Jefferies juge de son côté que le non versement d'un complément de dividende constitue "la seule mauvaise nouvelle apparente" de la publication du groupe, car elle décale de quelques mois la distribution supplémentaire qui était attendue au quatrième trimestre.

Au cours des six premiers mois de l'année, le résultat opérationnel du groupe s'est inscrit à 1,89 milliard d'euros, en recul de 48% par rapport à la même période de 2019. Il inclut 1,5 milliard d'euros de sinistres liés à la pandémie de Covid-19.

"Ce chiffre est conforme à ce que nous avions annoncé début juin", a souligné le directeur financier d'Axa, Etienne Bouas-Laurent, lors d'une conférence téléphonique. Il constitue "la meilleure estimation, à date, des risques", mais ne tient pas compte d'une éventuelle deuxième vague de la pandémie au second semestre, a-t-il précisé.

Des convictions stratégiques renforcées

Les activités les plus lourdement affectées au premier semestre ont été l'assurance en perte d'exploitation des entreprises, avec 800 millions d'euros de sinistres notifiés ou attendus, principalement au sein de la filiale Axa XL, et l'assurance en annulation d'événement, avec 500 millions d'euros de sinistres. Ces impacts ont été en partie compensés par une baisse de la sinistralité en assurance automobile en France et en Europe, a précisé Etienne Bouas-Laurent.

Le chiffre d'affaires d'Axa au premier semestre est ressorti en baisse de 2% à taux de change et périmètre constants, à 52,4 milliards d'euros.

Le résultat courant, qui sert de référence pour le calcul du dividende, a été divisé par deux, à 2 milliards d'euros, tandis que le bénéfice net est ressorti à 1,43 milliard d'euros, contre 2,33 milliards d'euros un an plus tôt.

Selon un consensus établi par Factset, les analystes anticipaient en moyenne un bénéfice net de 1,59 milliard d'euros et un chiffre d'affaires de 52,3 milliards d'euros au premier semestre.

En matière de bilan, Axa a souligné que son ratio réglementaire de solvabilité II s'inscrivait à 180% à la fin juin, soit une baisse de 18 points par rapport au 31 décembre 2019. JPMorgan Cazenove souligne toutefois que ce ratio a été atteint grâce à une reprise de la provision liée à une distribution exceptionnelle de réserves au quatrième trimestre 2020, ce qui représente environ six points de pourcentage. "Il est donc juste de dire que, en données comparables, le ratio de solvabilité II est plus faible qu'anticipé", juge la banque, qui souligne que les analystes tablaient sur un ratio de 180%.

Le ratio d'endettement a baissé de 1,2 point par rapport à la fin décembre, à 27,6%. La remontée de trésorerie des filiales s'est par ailleurs établie à 4,9 milliards d'euros.

"Axa a démontré sa résilience au cours de cette crise", a affirmé Thomas Buberl, le directeur général d'Axa, au cours d'une conférence de presse téléphonique. Le dirigeant a assuré que la pandémie renforçait "clairement nos convictions stratégiques". Depuis 2016, Axa a entamé une transformation consistant à se recentrer sur un nombre de pays restreint et à réduire son exposition aux risques de marché pour se focaliser davantage sur la santé, la prévoyance et l'assurance dommages.

Abandon de la cession d'Axa Life Europe

Compte tenu de l'impact "significatif" attendu de la pandémie sur l'ensemble de l'année, Axa a retiré ses objectifs de résultat opérationnel par action et de rentabilité courante des capitaux propres pour 2020. Le groupe a en revanche confirmé viser un ratio de solvabilité compris entre 170% et 230% et des cash-flows opérationnels compris entre 28 milliards et 32 miliards d'euros sur la période 2016-2020.

Par ailleurs, le conseil d'administration d'Axa a décidé de ne pas proposer aux actionnaires de complément de dividende au titre de l'année écoulée. Le groupe avait précédemment indiqué qu'une distribution exceptionnelle pourrait avoir lieu au quatrième trimestre "si les conditions de marché et réglementaires [étaient] favorables".

Cette décision fait suite à l'avis de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), qui a appelé le 28 juillet les assureurs à ne pas verser de dividendes jusqu'au 1er janvier 2021.

A l'occasion de la publication de ses résultats, Axa a également annoncé la fin de l'accord de cession de sa plateforme Axa Life Europe à la société de capital-investissement Cinven. Annoncée fin 2018, cette cession aurait dû rapporter environ 1 milliard d'euros et avoir un effet positif sur le ratio de solvabilité d'un point de pourcentage. "Les conditions n'étaient pas réunies pour réaliser cette transaction", a déclaré Etienne Bouas-Laurent, lors de la conférence de presse. Le directeur financier du groupe a tenu à souligner qu'Axa Life Europe restait "profitable" et a indiqué que le groupe allait chercher "des solutions de réassurance" pour "optimiser la liquidité de cette activité, réduire son besoin en fonds propres et faire remonter la trésorerie vers la holding Axa SA".

Etienne Bouas-Laurent a en revanche indiqué que la cession des activités d'assurance en Europe de l'Est ainsi que celle d'Axa Bank Belgium devraient être finalisées avant la fin de l'année, pour un produit cumulé d'environ 1,6 milliard d'euros.

Par ailleurs Jacques de Peretti, le PDG d'Axa France, a indiqué que le groupe avait économisé en France environ 60 millions d'euros en raison de la faible consommation d'actes médicaux pendant la période de confinement. Plusieurs médias ont rapporté en début de semaine que le gouvernement français songeait à ponctionner les économies qu'ont involontairement réalisées l'ensemble des complémentaires santé en raison de ce phénomène, qui sont évaluées à 2,6 milliards d'euros par l'exécutif.

Contacté par l'agence Agefi-Dow Jones, un porte-parole du ministère de la Santé a confirmé que le gouvernement cherchait à récupérer une partie des économies réalisées par les complémentaires santé, dans le cadre d'un dialogue avec les représentants du secteur, mais a indiqué que le montant de référence n'était pas encore fixé car il faudra notamment prendre en compte un probable rattrapage des actes médicaux au deuxième semestre. Pour l'heure, la récupération de ces économies prendrait la forme d'une contribution en deux temps, a ajouté le porte-parole. Un premier prélèvement "plancher" aurait lieu en 2020, avant un éventuel prélèvement complémentaire en 2021. L'ensemble de ces éléments sont discutés avec les acteurs du secteur, a assuré ce porte-parole.

-François Schott et Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ; fschott@agefi.fr ed: TVA - VLV - LBO

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