PARIS (awp/afp) - L'assureur français Axa a confirmé vendredi une percée inédite en Chine, où il a finalisé la prise de contrôle de sa coentreprise d'assurance dommage Axa Tianping, qui devient sur ce marché en plein boom le principal assureur détenu à 100% par un groupe étranger sur ce créneau.

Poids-lourd du secteur, Axa a annoncé dans un communiqué avoir finalisé l'acquisition des 50% qu'il ne possédait pas encore dans Axa Tianping, auprès d'"actionnaires locaux" et pour un montant total de 4,6 milliards de yuans (590 millions d'euros), après avoir reçu le feu vert des autorités réglementaires.

Avec cette transaction, Axa devient "sur le marché chinois le principal assureur dommages détenu à 100% par un acteur étranger", a-t-il précisé. C'est également le premier assureur étranger à posséder une entreprise classée dans le top 20 de l'assurance générale (non vie).

L'opération avait été dévoilée à l'automne 2018, suite à une ouverture accélérée par Pékin du marché local de l'assurance, jusqu'alors soigneusement verrouillé et où les groupes internationaux ne pouvaient contrôler une firme du secteur.

Mais dès avril 2018, le gouverneur de la banque centrale chinoise (PBOC) Yi Gang avait annoncé la possibilité, "d'ici quelques mois", pour les entreprises étrangères de contrôler jusqu'à 51% (au lieu de 49% auparavant) des coentreprises de courtage, gestion d'actifs, négoce de contrats à terme ou assurance-vie.

Il promettait alors que ce plafond serait éliminé "dans les trois ans". Mais le calendrier s'était finalement précipité en fin d'année, à l'heure où le président Xi Jinping martelait sa volonté d'ouverture du marché chinois.

Un reflet des efforts du géant asiatique pour faire monter en gamme son secteur financier et lui faire adopter de meilleures pratiques, à l'aune des standards internationaux.

En novembre 2018, l'allemand Allianz avait par ailleurs reçu le feu vert du régulateur chinois pour lancer la première holding à capitaux 100% étrangers.

En dépit des efforts des autorités en matière de protection sociale, les besoins restent grands dans l'assurance en Chine, avec la montée d'une classe moyenne revendiquant davantage de protection et le vieillissement de la population, alors que le taux de pénétration de l'assurance demeure faible.

Si les assureurs étrangers n'enregistraient début 2019 qu'une part de marché d'à peine 7%, ils pourraient tirer leur épingle du jeu en proposant une gamme étendue de produits d'assurance domestique ou agricole, lacunaires en Chine -- tout en tirant avantage d'une bonne réputation, face à des rivaux locaux entachés pour certains par des scandales de pratiques frauduleuses.

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