Sydney (awp/afp) - L'Australie a octroyé vendredi une commande de nouvelles frégates à 20 milliards de livres (22,60 milliards d'euros) au géant britannique BAE Systems dans le cadre de l'ambitieux programme naval lancé par Canberra en particulier pour contrer la Chine.

BAE l'a emporté aux dépens de la société italienne Fincantieri et de l'espagnole Navantia SA.

Il s'agira des "bâtiments de guerre anti sous-marins les plus avancés du monde" et contribueront à la sécurité de l'Australie pendant des dizaines d'années à venir, s'est félicité le Premier ministre australien Macolm Turnbull.

Les frégates "de classe Hunter fourniront aux forces de défense australiennes les taux de létalité et de dissuasion les plus élevés, dont nos combattants en surface auront besoin durant ces périodes de grande instabilité".

"Ils auront la capacité de conduire toute une série de missions de manière indépendante ou dans le cadre d'un groupe opérationnel, avec une portée et une endurance suffisantes pour opérer efficacement à travers la région".

Un des éléments clé de ce contrat aux yeux de Canberra est qu'une bonne partie de la construction doit être réalisée en Australie afin de favoriser les emplois dans la construction navale.

Les neuf frégates seront assemblées à Adélaïde, une ville côtière du sud de l'Australie, selon un "design inspiré du navire de combat britannique Type 26".

Le contrat doit permettre la création de plus de 4.000 emplois en Australie, et "stimulera les exportations britanniques pour les générations à venir", a dit le gouvernement britannique.

"L'ampleur et la nature de ce contrat placent le Royaume-Uni à la pointe de la conception et de l'ingénierie maritime, et montre ce que l'industrie et le gouvernement britanniques peuvent réaliser en travaillant ensemble", s'est réjouie la Première ministre Theresa May.

Augmentation des dépenses militaires

"Cet accord est le résultat de quatre ans d'intenses échanges", a souligné Downing Street, mentionnant notamment des discussions bilatérales impliquant Theresa May et M. Turnbull, tenues plus tôt cette année.

Ce contrat est un coup de pouce bienvenu pour Theresa May, au moment où son gouvernement est enlisé dans les négociations du Brexit, et tente de renforcer ses liens de défense avec Canberra.

"Nous l'avons toujours dit, notre retrait de l'Union européenne nous offre l'opportunité de construire des relations étroites avec nos alliés comme l'Australie. Ce contrat en est la parfaite illustration", n'a pas manqué de souligner Mme May.

"Le choix de BAE Systems renforce notre position de leader dans la conception et la construction de plateformes maritimes complexes", a commenté le directeur général du groupe, Charles Woodburn.

Selon le gouvernement australien, les nouvelles frégates seront construites sous le contrôle de la compagnie ASC Shipbuilding, une société publique australienne spécialisée dans l'industrie de la défense.

Les frégates remplaceront neuf bâtiments de classe Anzac. Elles doivent entrer en service à la fin des années 2020, constituant ainsi l'épine dorsale de la flotte de surface de la marine australienne, dans le cadre d'un vaste programme d'équipement qui comprend également douze nouveaux sous-marins et douze navires de patrouille.

Cette augmentation des dépenses de défense survient au moment où Pékin montre ses muscles dans la région, avec un renforcement de ses moyens militaires dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale, et alors que la Corée du Nord reste sous haute surveillance.

Cette semaine, Canberra a annoncé 5,2 milliards de dollars d'investissements pour développer et construire des drones américains destinés à des opérations militaires conjointes et à la surveillance des océans, y compris la mer de Chine méridionale.

L'entreprise navale française DCNS, devenue depuis Naval Group, avait elle été choisie en 2016 pour concevoir et construire les nouveaux sous-marins australiens pour un contrat de 50 milliards de dollars australiens (environ 34 milliards d'euros) à Adélaïde, remportant l'appel d'offres face au Japon et à l'Allemagne.

afp/jh