Le nouveau groupe allégé concentrera son activité sur les moteurs d'avions, les centrales électriques et l'énergie renouvelable et récompensera mieux les actionnaires qui ont vu le titre chuter de plus de moitié au cours des 20 dernières années.

Le projet intervient à l'issue d'une revue stratégique et au lendemain de l'annonce de la cession des activités de production d'électricité décentralisée pour 3,25 milliards de dollars (2,79 milliards d'euros).

"C'est vraiment l'aboutissement de dix ans d'observations que j'ai faites sur l'entreprise", a dit le directeur général John Flannery, qui pris ses fonctions en août dernier après une longue carrière dans le groupe avec le mandat de le transformer en profondeur.

"C'est un changement majeur et radical", a-t-il poursuivi au cours d'une téléconférence avec des investisseurs et des analystes.

Le projet doit permettre au conglomérat industriel américain en difficulté de consolider son bilan en réduisant son endettement, en regarnissant sa trésorerie et en poursuivant la réduction du périmètre de GE Capital, a dit le groupe dans un communiqué.

Les actionnaires recevront 80% de la valeur de GE Healthcare dans le cadre d'une redistribution en franchise d'impôts, a précisé GE.

La scission de la santé, une activité rentable, interviendra dans les 12 à 18 prochains mois, tandis que la cession de Baker Hughes s'effectuera dans les deux à trois prochaines années.

Ces annonces ont été saluées par un bond de près de 8% de l'action à la Bourse de New York où elle est en passe de réaliser sa meilleure performance quotidienne en trois ans.

Le titre a aussi bénéficié de l'intention affichée par le groupe de maintenir son dividende pendant tout le processus de réorganisation.

Conséquence des difficultés dans lesquelles se trouve le groupe vieux de 126 ans, l'action General Electric sort ce mardi du Dow Jones après 111 années d'appartenance ininterrompue à l'indice vedette de Wall Street.

La division santé de GE, qui comprend notamment des systèmes d'imagerie diagnostique et des systèmes cliniques, a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 19,11 milliards de dollars (16,39 milliards d'euros), soit plus de 15% des ventes totales du groupe.

Le conglomérat avait bouclé le rachat de Baker Hughes en juillet 2017 et lui avait apporté ses propres activités de services et d'équipements gaziers et pétroliers.

Ce Baker Hughes élargi, dont GE détient 62,5% du capital, a dégagé l'an dernier un chiffre d'affaires de 17,23 milliards de dollars.

Avec ces cessions, General Electric entend réduire sa dette nette industrielle de quelque 25 milliards de dollars d'ici 2020.

(Ankit Ajmera, Ismail Shakil et Rachit Vats à Bangalore, Benoit Van Overstraeten et Marc Joanny pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

par Alwyn Scott