Et de deux ! Après avoir fait capoter la fusion géante entre les pharmaciens Pfizer et Allergan, l'administration américaine est parvenue à torpiller le mariage à 34,6 milliards de dollars programmé entre les numéros deux et trois mondiaux des services pétroliers, Halliburton (+2,67% à 42,43 dollars) et Baker Hughes (-0,72% à 48,11 dollars). Les services antitrust du département américain de la justice (DoJ) ont estimé que ce rapprochement risquait d'éliminer une concurrence essentielle, de déséquilibrer le marché de l'énergie et de nuire aux consommateurs américains.

Il faut reconnaître que la menace était réelle tant les deux promis se ressemblent : près de 90 % des produits et services vendus par Halliburton le sont aussi par son concurrent.

En s'assemblant, Halliburton et Baker Hughes se seraient emparés de la place de numéro un mondial du secteur avec un chiffre d'affaires 2015 cumulé de 39,37 milliards de dollars, devant Schlumberger (35,48 milliards). Pour les autorités, la nouvelle entité et Schlumberger auraient constitué un duopole contrôlant les prix du secteur, et par conséquent les prix de l'énergie.

Halliburton et Baker Hughes avaient tenté de rassurer en promettant des milliards de dollars de cessions d'actifs après leur mariage, sans succès.

Pour autant, les actionnaires de Baker Hughes peuvent faire mauvaise fortune bon cœur. Avec l'indemnité de rupture de 3,5 milliards de dollars qu'il touchera à la suite de l'abandon de son projet, le groupe a annoncé son intention de racheter pour 1,5 milliard de dollars d'actions et rembourser un milliard de dollars de dettes. Baker Hughes a également annoncé un projet de simplification de son organisation dans le but d'économiser 500 millions de dollars par an.

(P-J.L)

Valeurs citées dans l'article : Baker Hughes Incorporated, Halliburton Company