Selon ce projet, qui fait l'objet d'un protocole d'accord, les actionnaires de Technip recevront deux actions de la nouvelle société pour chaque action Technip détenue, tandis que les actionnaires de FMC Technologies recevront une action pour chaque action détenue.

Les actionnaires des deux sociétés détiendront respectivement environ 50% du capital de la nouvelle entité nommée TechnipFMC, les groupes faisant valoir leur complémentarité en termes de compétences et de technologies, aussi bien dans les infrastructures sous-marines (Subsea) que dans l'onshore et l'offshore.

La parité envisagée reflète peu ou prou les capitalisations boursières de Technip et FMC Technologies avant les annonces de jeudi, qui s'établissaient à 5,6 milliards d'euros (6,2 milliards de dollars) et 6,5 milliards de dollars respectivement.

Dans un contexte de prix du baril bas qui pèse sur les activités d'exploration et de production et incite les compagnies pétrolières à faire des économies, Technip et FMC veulent "réduire significativement les coûts de production et de transformation des hydrocarbures" en accompagnant les clients dès les premières étapes de leurs projets.

Les deux groupes visent des synergies de coûts estimées à au moins 400 millions de dollars en année pleine à partir de 2019. Ces synergies devraient atteindre environ 200 millions de dollars en 2018 et s'ajoutent aux plans d'économies déjà annoncés respectivement par chacun des groupes.

SYNERGIES DE COÛTS ET "DE REVENUS"

Elles seront principalement liées aux gains d'efficacité de la chaîne d'approvisionnement, à l'immobilier, à l'optimisation des infrastructures et à l'organisation des entreprises.

Technip et FMC prévoient aussi de générer des "synergies de revenus" en cours d'identification.

"Il ne s'agit pas de synergies à travers (l'emploi), il s'agit avant tout de synergies à travers notre capacité à acheter mieux et à de meilleurs prix", a déclaré le PDG de Technip, Thierry Pilenko, lors d'une conférence de presse.

La fusion a été approuvée à l'unanimité par les administrateurs de Technip et FMC. Sa réalisation effective est prévue pour début 2017, sous réserve notamment de l'approbation de leurs actionnaires.

Technip et FMC Technologies sont déjà partenaires au sein d'une coentreprise à parité, Forsys Subsea, formée l'an dernier. Des sources au fait du dossier interrogées par Reuters avaient fait état fin 2015 de discussions entre les deux groupes en vue d'un rapprochement global.

En Bourse, l'action Technip gagne 10,53% à 51,26 euros à 13h30, plus forte hausse du SBF 120 (-0,57%).

TechnipFMC, qui sera coté à New York et à Paris, vise les indices S&P 500 et CAC 40.

"La rumeur se transforme en réalité. Le contexte difficile dans le secteur pétrolier favorise la consolidation du secteur. La forte baisse des investissements des groupes pétroliers pousse les entreprises parapétrolières à optimiser les coûts et les bilans financiers", a souligné un analyste basé à Paris.

Avec plus de 49.000 salariés répartis dans plus de 45 pays, TechnipFMC affiche un chiffre d'affaires combiné 2015 proche de 20 milliards de dollars pour un Ebitda combiné 2015 d'environ 2,4 milliards de dollars.

UN CARNET DE COMMANDES DE $20 MILLIARDS

Les deux sociétés réunies avaient un carnet de commandes combiné d'environ 20 milliards de dollars au 31 mars et disposent de 5,7 milliards de trésorerie.

"Avoir un bilan solide sera très important pour nos clients (...) mais aussi parce qu'il pourrait y avoir dans le futur des opportunités que nous souhaiterons explorer", a souligné Thierry Pilenko.

Le PDG de Technip deviendra le président exécutif du conseil d'administration de la nouvelle société tandis que Doug Pferdehirt, actuellement à la tête de FMC Technologies, occupera le poste de directeur général.

Le conseil d'administration comprendra sept membres nommés par FMC Technologies, dont Doug Pferdehirt, et sept membres nommés par Technip, dont Thierry Pilenko. La nouvelle société sera domiciliée au Royaume-Uni et disposera de sièges opérationnels à Paris et à Houston.

Interrogé sur d'éventuels avantages fiscaux liés à cette répartition, Thierry Pilenko a déclaré : "On va continuer d'avoir la même base fiscale en France (...). Ce n'est pas quelque chose que nous avons construit pour des raisons d'imposition (...). le choix de Londres était d'abord d'avoir un territoire neutre pour les deux entreprises."

Bpifrance Participations et IFPEN, actionnaires de Technip, soutiennent l'opération.

"Nous ne prévoyons pas de difficulté particulière en matière réglementaire étant donné que les doublons entre les deux sociétés sont très limités", a également indiqué Thierry Pilenko.

Ces annonces interviennent deux semaines après l'échec du projet de fusion entre Halliburton et Baker Hughes, numéro deux et trois mondiaux des services pétroliers, en raison notamment de l'opposition des autorités de la concurrence.

Technip avait tenté en 2014 de fusionner avec un autre français CGG, mais leurs discussions n'avaient pas abouti et le groupe a répété jeudi qu'il avait "tourné la page" sur ce dossier.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Benjamin Mallet