"Notre rôle était de traiter des paiements pour Danske Bank", a dit le porte-parole. "Nous avons mis fin à notre collaboration en 2015 après avoir identifié des activités suspectes".

Le lanceur d'alerte à l'origine des révélations sur le scandale de blanchiment d'argent impliquant Danske Bank avait déclaré un peu plus tôt qu'une importante banque européenne avait aidé à traiter jusqu'à 150 milliards de dollars de transactions suspectes et que deux banques américaines étaient également concernées.

Des transactions d'un montant total de 200 milliards d'euros (228,5 milliards de dollars) effectuées via la filiale estonienne de la banque danoise entre 2007 et 2015 ont déclenché ces derniers mois une série d'enquêtes au Danemark, en Estonie, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.,,,

En septembre, Thomas Borgen, le directeur général de Danske Bank, a démissionné et en novembre, la famille Maersk, principal actionnaire de la banque danoise, a décidé d'écarter Ole Andersen de la présidence du conseil d'administration ,

Howard Wilkinson, responsable de la division trading de Danske Bank dans les pays baltes de 2007 à 2014, a déclaré lors d'une audition devant le Parlement danois que d'autres banques étaient impliquées dans les transactions via la filiale estonienne du groupe, ajoutant que la plupart de celles-ci concernaient deux grandes banques américaines et la filiale américaine d'une grande banque européenne.

"J'estime que 150 milliards de dollars ont transité par cette banque en particulier (la grande banque européenne) aux Etats-Unis", a déclaré le Britannique, sans citer les établissements en question.

"Personne ne sait vraiment où cet argent est allé. Tout ce que nous savons, c'est que ces trois grandes banques aux Etats-Unis ont été les dernières à le voir. Elles étaient les derniers contrôles et lorsque cela a échoué, l'argent était dans le système financier mondial."

Deutsche Bank, JPMorgan et Bank of America ont toutes réglé des transactions en dollars pour la filiale estonienne de Danske, certaines jusqu'en 2015, ont dit à Reuters les sources.

JPMorgan a refusé de s'exprimer tandis que Bank of America n'était pas disponible dans l'immédiat pour un commentaire.

Dans son témoignage devant le Parlement, Howard Wilkinson a souligné que Danske Bank avait proposé d'acheter son silence mais qu'il avait reçu une autorisation le mois dernier lui permettant de parler aux autorités américaines, ajoutant qu'il ne s'attendait pas à ce que les enquêtes soient couronnées de succès.

"Nous sommes maintenant à la fin de l'année 2018 et nous parlons d'argent sale de 2007 à 2015, il n'y a aucune chance dans le monde (...) que le moindre centime soit retrouvé et qu'un quelconque criminel perde un seul centime", a-t-il dit.

(Teis Jensen et Jacob Gronholt-Pedersen; Claude Chendjou et Patrick Vignal pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)