Même moins mauvais que prévu, le bénéfice de la banque américaine a chuté de 20% sur les trois premiers mois de l'année, avec des reculs dans le courtage, les activités liées au marché primaire, la gestion d'actifs et le crédit.

L'un des rares éléments positifs a été le bond de 51% des revenus de l'activité de conseil financier en raison d'un plus gros volume d'opérations traitées.

Le titre cédait 2,08% à 203,51 dollars dans les premiers échanges à la Bourse de New York, plus forte baisse de l'indice Dow Jones, lui-même en baisse de 0,23% au même moment.

Cinquième banque américaine par les actifs, Goldman Sachs a entrepris depuis 2017 de réduire sa dépendance aux activités volatiles comme le "trading" et de développer son activité auprès des particuliers.

D'après une présentation publiée parallèlement à ses résultats lundi, Goldman Sachs veut augmenter d'au moins 10 milliards de dollars par an le montant de ses dépôts au cours des prochaines années. Cela lui permettrait de réduire ses coûts de financement d'environ un point de pourcentage.

Pour améliorer son efficacité, la banque veut aussi réduire d'un point son ratio de dépenses ramenées au chiffre d'affaires et augmenter d'environ 0,4 point le rendement de ses fonds propres.

Elle est en train de définir des objectifs plus larges de performance et prévoit de les présenter au premier trimestre 2020.

LA FAIBLE VOLATILITÉ PÈSE SUR LES REVENUS DE TRADING

"Il y a beaucoup de travail à faire au sein de cette entreprise pour la remettre en position de croissance sur la prochaine décennie", dit David Hendler, analyste de Viola Risk Advisors. "C'est ridicule de ne pas achever l'examen stratégique avant 2020. Cela devrait être fait dès le prochain trimestre."

Le bénéfice du premier trimestre est tombé à 2,2 milliards de dollars (1,95 milliard d'euros), soit 5,71 dollars par action, alors que les analystes l'attendaient en moyenne à 4,89 dollars selon les données IBES de Refinitiv.

Le produit net bancaire s'est contracté de 13% à 8,8 milliards de dollars, un niveau inférieur aux 8,99 milliards du consensus.

La plus forte baisse a été enregistrée dans les revenus de trading obligataire et actions, freinés par la faible volatilité sur les marchés financiers et par le fonctionnement ralenti des administrations fédérales en raison du désaccord sur le budget au Congrès américain.

JPMorgan et Citigroup ont elles aussi subi un recul de leurs activités de trading au premier trimestre, respectivement de 10% et 6%.

Goldman Sachs a diminué ses dépenses d'exploitation de 11%, à 5,9 milliards de dollars, essentiellement en raison d'un repli marqué du montant total des rémunérations.

Sur ce point, il est possible que Goldman ait simplement reporté à une date ultérieure cette année le relèvement prévu des primes versées à ses salariés, écrit Keith Horowitz, analyste de Citigroup, dans une note à ses clients.

David Solomon, PDG depuis l'an dernier, s'est tout de même dit "satisfait" des performances de Goldman Sachs au premier trimestre étant donné le contexte morose du début d'année.

(Avec Matt Scuffham à New York; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)

par Elizabeth Dilts et Aparajita Saxena