La Fed a en revanche imposé des conditions aux activités de Credit Suisse aux Etats-Unis après avoir constaté des faiblesses dans ses procédures de distribution du fonds propres.

Le résultat des tests vont donner un coup de fouet aux opérations de la Deutsche Bank, première banque allemande, à Wall Street, qui ont été affectées par des litiges, de faibles performances et des enquêtes des autorités de régulation.

Les tests évaluent si les banques peuvent mettre en œuvre leurs projets de distribution de fonds propres en toute sécurité, notamment pour les rachats d'actions et dividendes.

La Fed a instauré les "stress tests" après la crise de 2008 afin de vérifier que les banques disposaient de fonds propres suffisants en cas de retournement brutal de l'économie.

Le titre Deutsche Bank coté à New York a pris jusqu'à 6% dans les transactions électroniques après la clôture sur ces annonces, tandis que le titre Credit Suisse perdait jusqu'à 3%.

La Fed a approuvé les projets en matière de fonds propres des 16 autres banques soumises aux tests cette année, dont les plus grands établissements américains comme JPMorgan Chase, Bank of America et Citigroup.

Après ces résultats, JPMorgan a annoncé son intention de porter son dividende trimestriel de 80 à 90 cents par action, à compter du troisième trimestre, et de racheter jusqu'a 29,4 milliards de dollars d'actions au cours du prochain exercice.

Dans les transactions post-Bourse, le titre JPMorgan a gagné 1,9%, celui de Bank of America 1,8% et celui de Citigroup 1,5%.

JPMorgan a été invité à soumettre à nouveau son projet, la Fed ayant estimé que son plan initial aurait fait tomber le niveau des fonds propres de la banque en dessous du minimum exigé pour pouvoir faire face à une éventuelle récession.

Les banques sont amenées à présenter à nouveau leur plan lorsqu'elles cherchent à distribuer aux actionnaires le maximum de capital et qu'elles surestiment ce que la Fed les autorisera à faire, expliquent des sources bancaires et réglementaires.

Pour Deutsche Bank, en pleine restructuration, ce feu vert de la Fed devrait apporter un nouveau souffle. La banque allemand avait été recalée à ces tests en 2015, 2016 et 2018. Dans une note interne Christian Sewing, président du directoire, a qualifié la décision de la Fed d'"excellente nouvelle".

Quant à Credit Suisse, la Fed a lui ordonné de remédier à ses faiblesses d'ici octobre et de limiter d'ici là la répartition de ses fonds propres aux niveaux de l'an dernier.

Credit Suisse a pris acte dans un communiqué des inquiétudes exprimées par la banque centrale américaine et indiqué qu'elle comptait remédier à ces problèmes d'ici l'échéance d'octobre.

La Fed a par ailleurs déclaré dans un communiqué que les grandes banques du pays avaient toutes des fonds propres élevées et que "presque toutes" répondaient aux attentes des autorités de supervision en matière de projections.

(Juliette Rouillon pour le service français)

par Pete Schroeder et Matt Scuffham