Madrid (awp/afp) - La quatrième banque espagnole, Bankia, a annoncé mardi une chute de 23% de son bénéfice net pour 2019, en raison d'importantes provisions liées à des actifs toxiques immobiliers tandis que ses marges ont souffert du faible niveau des taux d'intérêts.

Le résultat net s'établit à 541 millions d'euros pour l'ensemble de l'exercice, nettement en-dessous des 586 millions d'euros prévus en moyenne par les analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset.

Au quatrième trimestre, la banque semi-publique -détenue à 61,8% par l'Etat- a essuyé une perte nette de 34 millions d'euros.

La chute du bénéfice net en 2019 s'explique notamment par "des provisions plus importantes liées au coût de la vente d'actifs improductifs", explique Bankia dans un communiqué, chiffrant le montant de ces provisions à 673 millions d'euros.

Ces actifs dits "toxiques" correspondent à des terrains ou des logements saisis auprès de particuliers ou de promoteurs incapables de rembourser leurs emprunts, dans les années qui ont suivi l'explosion d'une énorme bulle immobilière en Espagne à partir de 2008.

Les banques espagnoles ont entrepris ces dernières années de s'en débarrasser pour assainir leurs bilans comptables, les revendant à des prix bien inférieurs au montant des prêts qu'elles avaient accordés, ce qui affecte leurs résultats financiers.

Néanmoins la réduction du portefeuille d'actifs toxiques "est un aspect clé pour pouvoir faire face à la nouvelle normalité des taux d'intérêts négatifs", souligne le président de Bankia José Ignacio Goirigolzarri, cité dans le communiqué.

Le contexte de taux bas a de nouveau pesé en 2019 sur la marge brute de Bankia (-3,6%).

Par ricochet, le produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires pour une banque, a reculé de 1,3% à 2 milliards d'euros.

Bankia dit également avoir pâti du "moindre résultat" engrangé via la vente de portefeuilles d'obligations.

afp/al