2018-01-17

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Résultats de l'enquête de l'automne 2017 sur les investissements dans l'industrie manufacturière

  • Les investissements en capital fixe auraient augmenté de 8,5 % en 2017, par rapport à 2016.

  • Les entrepreneurs s'attendent à un léger recul des montants investis en 2018.

GRAPHIQUE 1

ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS1 ET DES CAPACITÉS DE PRODUCTION

86 25

84

20

82

15

80

10

5

78

0

76

-5

74

-10

72

-15

70

-20

68-25

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

Pourcentages de variation annuelle des investissements (échelle de droite)

Réalisations

Prévisions de l'enquête du printemps 2017Prévisions de l'enquête de l'automne 2017

Taux d'utilisation des capacités de production (échelle de gauche)

10,1% 8,5%

-3,9%

1

Selon l'enquête semestrielle de la BNB; pourcentage de variation des investissements exprimés à prix courants (leasing exclu).

La Banque nationale de Belgique mène deux fois par an, au printemps et en automne, une enquête sur les investissements des entreprises de l'industrie manufacturière.

Selon les résultats de l'enquête de l'automne 2017, les investissements en capital fixe - exprimés à prix courants - auraient augmenté de 8,5 % en 2017, par rapport à 2016. Le dynamisme des investissements aurait été particulièrement soutenu dans les industries de la transformation du bois, automobile, de l'alimentation, graphique, de la chimie et du plastique. La nouvelle estimation pour 2017 est légèrement inférieure aux 10,1 % anticipés dans l'enquête du printemps dernier.

La vigueur des investissements en 2017 est à mettre en lien avec la tendance globalement ascendante du taux d'utilisation des capacités de production depuis la mi-2013. Le dernier chiffre disponible montre qu'en octobre 2017, le taux d'utilisation des capacités de production a atteint 81,7 %, soit son plus haut niveau depuis juillet 2008.

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Après une année 2017 particulièrement faste sur le plan des investissements, les entrepreneurs s'attendent à un certain repli des montants investis en 2018, de l'ordre de 3,9 %. Les investissements devraient ainsi se tasser principalement dans les industries de la pétrochimie, de la transformation du bois, de l'alimentation, graphique, automobile et de la sidérurgie. Toutefois, les investissements continueraient de progresser en 2018 dans les industries de la chimie, technologique (à l'exclusion de l'industrie automobile) et du plastique.

La baisse des investissements pour 2018 toucherait particulièrement les petites entreprises (moins de 50 travailleurs) et, dans une moindre mesure, les moyennes entreprises (50 à 249 travailleurs) et les très grandes entreprises (500 travailleurs et plus). Les grandes entreprises (250 à 499 travailleurs) pensent pour leur part accroître leurs investissements en 2018. En outre, la réduction des investissements par rapport à 2017 se limiterait aux entreprises dont le ratio à l'exportation est inférieur à 60 %, les entreprises davantage orientées vers l'international continuant d'envisager une progression de ceux-ci.

Les prévisions d'investissements renseignées par les entreprises dans le cadre de l'enquête constituent un bon indicateur des grandes tendances des investissements des entreprises (ralentissement, accélération), comme illustré en annexe de ce communiqué. Les évolutions strictement chiffrées doivent néanmoins être interprétées avec prudence car l'écart entre les prévisions établies au préalable et les montants finalement investis peut être important.

Lors de l'enquête de l'automne, il est également demandé aux entreprises de ventiler leurs montants d'investissements selon la finalité économique et le mode de financement. En marge des résultats purement quantitatifs, l'enquête fournit aussi des informations qualitatives sur les déterminants des investissements des entreprises.

Concernant la finalité de leurs investissements, les entrepreneurs avancent généralement (pour 80 % des investissements opérés environ) deux grands motifs, que sont le remplacement de l'outil de production et l'extension; le solde (quelque 20 % des investissements) porte sur des investissements de rationalisation et de protection de l'environnement.

Depuis 2014, la part des investissements d'extension est supérieure à celle des investissements de remplacement. En 2017, les investissements visant à renforcer les capacités de production auraient atteint 47 %, contre 31 % pour les investissements de remplacement. Pour 2018, même si les investissements d'extension continuaient de refléter la majeure partie du total des investissements, cette part aurait toutefois tendance à diminuer quelque peu, à 43 %, contre toujours 31 % pour les investissements de remplacement. Quant aux autres investissements, les parts de ceux destinés à la rationalisation et à la protection de l'environnement représenteraient respectivement 13 et 3 % en 2017 et 12 et 3 % en 2018.

TABLEAU 1

FINALITÉ ÉCONOMIQUE DES INVESTISSEMENTS DANS L'INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE

(en pourcentage des montants totaux d'investissements)

dont:

Investissements

Investissements

Autres1

de remplacement

d'extension

investissements

investissements

de rationalisation

de protection de

l'environnement

2012

46

35

20

12

4

2013

44

37

19

12

4

2014

40

42

18

12

3

2015

36

41

23

14

4

2016

31

48

21

12

3

2017

31

47

22

13

3

2018

31

43

26

12

3

1

Sont considérés comme « Autres », les investissements dont il n'est pas possible de déterminer la finalité économique principale, par exemple les investissements sociaux, les investissements de rationalisation et de protection de l'environnement.

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Le recours aux fonds propres reste de loin la principale source de financement des investissements. Ainsi, les investissements auraient été financés par des capitaux propres à hauteur de 91 % du total en 2017. Pour ce qui est de la part des fonds empruntés auprès de tiers, elle aurait été de 8 %. Ces pourcentages ne devraient que peu varier pour 2018, avec 92 % pour la part de l'autofinancement et 7 % pour les fonds empruntés auprès de tiers.

TABLEAU 2

MODE DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS DANS L'INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE

(en pourcentage des montants totaux d'investissements)

2014

2015

2016

2017

2018

(prévisions)

Fonds propres1 ...........................................................

92

89

91

91

92

Augmentation de capital par émission d'actions ..........

Fonds empruntés auprès de tiers ................................

7

8

7

8

7

Biens d'investissement matériels via leasing ...............

1

3

2

1

1

1

Y compris le financement par le biais d'une société au sein du même groupe.

S'agissant des déterminants à l'investissement, les entreprises sont invitées à indiquer au départ d'une liste de facteurs possibles dans quelle mesure le facteur a été « encourageant », « limitant » ou n'a eu « aucune influence » dans la décision d'investir. Les déterminants d'investissement qualifiés d'« encourageants » pour 2017 restent sensiblement les mêmes, en termes d'importance, pour 2018. Le principal déterminant d'investissement demeure le retour sur investissements, cité par trois quarts des entrepreneurs tant pour 2017 que pour 2018, suivi de l'évolution attendue de la demande, avec respectivement 73 et 72 %. Les capacités de production existantes et l'introduction de nouvelles technologies (innovation) ont également été citées comme facteurs décisifs pour investir, par environ deux tiers des entreprises interrogées (respectivement 68 % pour 2017 et 67 % pour 2018 et 65 % pour 2017 et 2018). Pour près de quatre entreprises sur dix, la disponibilité des fonds propres constitue un facteur déterminant à l'investissement. Ce pourcentage s'élève à près d'un tiers pour ce qui est de la fiscalité et des subsides, talonné par la disponibilité de la main-d'œuvre. Viennent ensuite les conditions générales de crédit considérées comme stimulantes par à peine une entreprise sur quatre. Enfin, seuls 13 % des entreprises sondées estiment que la possibilité de délocalisation constitue un facteur important dans la décision d'investissement.

GRAPHIQUE 2

DÉTERMINANTS DES INVESTISSEMENTS1

1

Pourcentage d'entreprises ayant qualifié les déterminants d'investissement d'« encourageant(s) ». Les entreprises peuvent nommer plus d'un facteur déterminant.

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Annexe: Comparaison des prévisions d'investissements issues de l'enquête semestrielle de la Banque nationale de Belgique sur les investissements des entreprises dans l'industrie manufacturière et des investissements effectivement réalisés au cours de la période 2000-2016

GRAPHIQUE 3

INVESTISSEMENTS DES ENTREPRISES DE L'INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE: PRÉVISIONS DE L'ENQUÊTE SEMESTRIELLE ET RÉALISATIONS

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Prévisions de l'enquête d'automne de l'année précédente

Prévisions de l'enquête du printemps de l'année en coursRéalisations de l'enquête du printemps de l'année suivanteInvestissements selon la TVA

Prévisions de l'enquête d'automne de l'année en cours

1

Sources: BNB - enquête semestrielle, pourcentage de variation des investissements exprimés à prix courants (leasing exclu), Statbel.

La Banque nationale de Belgique mène deux fois par an une enquête sur les investissements des entreprises de l'industrie manufacturière. Dans le cadre de cette enquête, les entreprises sont interrogées sur leurs investissements matériels, c'est-à-dire les biens de capital fixe acquis ou produits pour compte propre. D'après les statistiques de la TVA, l'industrie manufacturière représente, en moyenne sur la période 2005-2016, 20 % environ des investissements des entreprises. La définition des investissements est toutefois plus restrictive pour l'enquête de la Banque que pour les statistiques de la TVA puisqu'il n'y est pas tenu compte des actifs immatériels et du leasing. En moyenne, l'enquête sur les investissements est toutefois représentative de quelque 50 % du montant des investissements de l'industrie manufacturière tels que rapportés par les statistiques de la TVA.

Bien que les prévisions d'investissements extraites des enquêtes de la Banque ne portent que sur une fraction des montants effectivement investis, calculés au départ des statistiques de la TVA, elles présentent une corrélation étroite avec ceux-ci. La corrélation s'accroît au fil des enquêtes successives relatives à une période donnée. Ainsi, si le coefficient de corrélation entre les montants effectivement investis et les prévisions récoltées à l'automne de l'année précédente s'élève à 54 % seulement, ce coefficient grimpe à 73 % lors des prévisions de printemps de l'année en cours et à 82 % lors des prévisions de l'automne de l'année en cours. Les entrepreneurs affinent donc leur appréciation des montants investis au fil de l'année en cours, ce qui n'a rien de surprenant étant donné l'estompement des incertitudes et l'augmentation du nombre d'entreprises en mesure de renseigner des montants d'investissements.

Au cours de la période 2000-2016, les entreprises ont toutefois eu tendance à surestimer systématiquement leurs prévisions d'investissements pour l'année à venir lors de l'enquête réalisée à l'automne de l'année précédente, avant de se montrer plus mesurées dans l'enquête de printemps de l'année en cours, pour aboutir, lors de l'enquête de l'automne de l'année en cours, à une estimation fort proche de la réalité finalement observée.

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L'un des éléments qui peut être avancé pour expliquer ce biais systématique à la hausse dans les données d'enquête est que les entrepreneurs y exprimeraient plutôt leur volonté d'investir, mais que celle-ci est in fine freinée par des éléments extérieurs, sur lesquels les entrepreneurs ont moins de prise, ou qu'ils anticipent plus difficilement.

Même si la représentativité de l'échantillon permet en général de dégager les grandes lignes de l'évolution récente et des développements attendus (accélération, ralentissement), les révisions incitent à la prudence quant à l'extrapolation des résultats de l'enquête pour les prévisions macroéconomiques au travers des évolutions strictement quantitatives. Il faut également insister sur le fait que l'évolution des investissements dans les autres branches d'activité peut différer de celle observée dans l'industrie manufacturière et que le montant des investissements de l'ensemble des entreprises évolue de façon beaucoup moins volatile que les investissements du seul secteur manufacturier.

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La Sté Banque nationale de Belgique a publié ce contenu, le 17 janvier 2018, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
Les contenus ont été diffusés par Public non remaniés et non révisés, le17 janvier 2018 15:40:07 UTC.

Document originalhttp://www.nbb.be/doc/dq/f/dq3/histo/pfi17ii.pdf

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