Londres (awp/afp) - Le géant bancaire Barclays a dévoilé vendredi une lourde perte nette de 1,211 milliard de livres au premier semestre, principalement liée aux coûts très élevés de son désengagement de ses activités africaines.

La banque avait engrangé un profit net de 1,11 milliard de livres un an plus tôt, rappelle-t-elle dans un communiqué.

La sortie de sa branche africaine lui a coûté plus de 2 milliards de livres sur la période, en raison de dépréciation d'actifs et d'une vente à perte d'une partie du capital.

Sa filiale Barclays Africa, cotée à Johannesburg et présente dans une dizaine de pays, a perdu beaucoup de valeur ces derniers mois, sur fond de crise politique en Afrique du Sud. Barclays devrait toutefois conserver 15% du capital à terme.

La branche africaine fait partie des activités qui ne sont plus jugées stratégiques par Barclays qui est engagée depuis plusieurs années dans une politique quasi-achevée de cessions pour se concentrer sur ses activités européennes et américaines dans la banque de détail et d'investissement.

Autre mauvaise nouvelle, Barclays a dû passer dans ses comptes une nouvelle provision de 700 millions de livres, bien plus élevée que celle subie l'an dernier à la même époque, en raison du scandale des ventes forcées d'assurance-vie PPI.

Cette affaire affecte l'ensemble des grandes banques britanniques qui sont contraintes de mettre de l'argent de côté pour indemniser les clients lésés et payer des amendes. Les plaignants ont jusqu'en 2019 pour se faire connaître.

"Nous avons achevé deux très importants projets au deuxième trimestre, à chaque fois en avance sur notre calendrier", à savoir la sortie de Barclays Africa et la fermeture au 1er juillet de la branche dans laquelle la banque logeait les actifs non stratégiques, a expliqué James Staley, le directeur général du groupe, cité dans le communiqué.

"Notre activité est désormais simplifiée" et "la restructuration est achevée", a complété le patron.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice opérationnel avant impôts a progressé de 13% à 2,341 milliards de livres, principalement grâce à de moindres pertes sur les activités non-stratégiques. Car, les bénéfices de ses activités principales ont reculé en raison des provisions du scandale PPI.

"Les résultats laissent perplexes. Les activités non-stratégiques vont mieux mais les activités principales se dégradent", commente Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown.

"La restructuraton de la banque est désormais achevée, ce qui est une étape importante, mais la pression se renforce pour réaliser de bonnes performances", note-t-il.

Barclays est en outre sous le coup de plusieurs affaires de nature à ternir son image, à commencer par la retentissante enquête dont fait l'objet son patron James Staley pour avoir tenté d'identifier un lanceur d'alerte au sein du groupe.

Par ailleurs, la banque et quatre de ses ex-dirigeants seront jugés à Londres à partir de janvier 2019, pour fraude lors de la levée de milliards de livres auprès du Qatar en 2008.

Interrogé sur la chaîne américaine CNBC vendredi, M. Staley a assuré que cette affaire liée au Qatar n'a "aucun impact sur notre activité".

afp/buc