UBS figure parmi les cinq grandes banques qui devraient écoper mercredi d'amendes d'un montant cumulé de plus de cinq milliards de dollars (4,5 milliards d'euros) dans le cadre d'un accord amiable avec les autorités américaines et britanniques concernant des manipulations présumées sur le marché des changes.

Le montant de 545 millions de dollars qu'UBS devra débourser comprend une amende de 342 millions pour ces manipulations présumées sur le marché des changes et une autre de 203 millions pour manipulation du taux interbancaire Libor.

UBS a précisé que ces sommes, bien inférieures aux prévisions, ne pèseraient pas sur ses résultats et le titre de la banque suisse s'adjugeait plus de 3% vers 11h30.

"Cela n'aurait pas pu mieux se terminer", estime Andreas Brun, analyste de Zürcher Kantonalbank, selon lequel le montant cumulé des amendes était plutôt attendu aux alentours d'un milliard de dollars pour UBS.

PLAIDER COUPABLE

Contrairement aux autres établissements concernés, la banque suisse va échapper à des poursuites au pénal dans le dossier des changes pour avoir alerté le département de la Justice sur la question. Elle va en revanche plaider coupable dans celui du Libor.

Selon des sources proches du dossier, JPMorgan, Citigroup, Barclays et Royal Bank of Scotland devraient plaider coupable auprès du département américain de la Justice pour les manipulations présumées sur le marché des changes.

Qu'autant d'établissements de premier plan plaident coupable au pénal de façon concertée serait sans précédent, ont expliqué les sources. Dans le cas des banques américaines, ce serait la première fois depuis des décennies.

Selon plusieurs sources, les banques tentent d'obtenir des garanties de la part des autorités américaines sur le fait que plaider coupable ne va pas entraîner une interdiction d'exercer certaines activités sur le territoire américain.

Le règlement amiable attendu mercredi devrait dépasser les 4,3 milliards de dollars d'amendes infligés en novembre par les autorités britanniques, suisses et américaines de régulation des marchés financiers à six banques (UBS, HSBC, Citigroup, RBS, JPMorgan et Bank of America) dans le cadre de règlements négociés sur des manipulations présumées du marché des changes.

(Bureaux de Londres, Zurich, New York et Washington; Patrick Vignal et Myriam Rivet pour le service français, édité par Bertrand Boucey)