Londres (awp/afp) - La banque britannique RBS a annoncé vendredi être tombée dans le rouge au troisième trimestre, à cause de frais de restructurations et du règlement de litiges liés au scandale des prêts immobiliers "subprime" aux Etats-Unis.

Lors de la période de trois mois terminée le 30 septembre, la banque nationalisée a déploré une perte nette de 469 millions de livres (525 millions d'euros), contre un bénéfice net de 940 millions de livres (1,050 milliard d'euros) l'an passé à la même époque.

Le groupe, qui appartient à près de 73% à l'Etat britannique, a expliqué avoir intégré dans ses comptes des frais de restructuration de 469 millions de livres, liés notamment à sa filiale de banque au détail Williams & Glyn dont RBS essaie de se séparer sans succès depuis des années.

La banque britannique doit vendre ce réseau de 300 agences de détail dans le cadre des contreparties demandées par l'Union européenne au sauvetage de RBS par l'Etat britannique pendant la crise financière.

RBS doit normalement avoir cédé cette activité d'ici à la fin 2017, mais a prévenu vendredi que même si elle entretenait des "discussions positives" avec un certain nombre de parties intéressées, elle ne pourrait pas respecter ce délai.

La banque a déploré en outre des frais supplémentaires de 425 millions de livres pour divers litiges, notamment en lien avec le scandale américain des prêts immobiliers "subprime", jugés en partie responsables de la crise financière. Fin septembre, la banque a conclu un accord avec la National Credit Union Administration (NCUA) afin de payer 1,1 milliard de dollars d'amende pour que cette dernière mette un terme à ses plaintes contre RBS.

La banque n'en a pas pour autant terminé avec ce scandale, puisque d'autres autorités américaines poursuivent leurs enquêtes. RBS a déjà provisionné des milliards de dollars en prévision d'autres amendes dans cette affaire.

RBS a ajouté avoir comptabilisé 300 millions de livres de pertes supplémentaires liées à des questions fiscales.

Au final, ces frais divers ont occulté le retour de RBS dans le vert sur le plan opérationnel: la banque a dégagé un bénéfice d'exploitation de 255 millions de livres lors du trimestre (285 millions d'euros), contre une légère perte de 14 millions l'an passé à la même époque.

Comme sa compatriote Barclays, RBS a mis en avant la bonne performance de son activité de banque d'investissement, qui a bénéficié d'une forte activité sur les marchés financiers autour du référendum sur la sortie britannique de l'UE le 23 juin.

La banque a néanmoins prévenu que la conjoncture actuelle de bas taux d'intérêt et de faible croissance dans les pays occidentaux risquait "d'avoir un impact sur ses performances".

Elle semble au final bien partie pour terminer l'année 2016 encore dans le rouge - une mauvaise habitude depuis la crise financière de 2008.

RBS était passée à l'époque dans le giron de l'Etat, qui avait volé à son secours via un plan de sauvetage de plus de 45 milliards de livres. La banque a accumulé depuis autour de 50 milliards de livres de pertes nettes et a nettement réduit la voilure notamment dans son activité internationale de banque d'investissement, supprimant des milliers d'emplois au passage.

Après avoir ouvert en forte hausse, l'action RBS perdait 2,09% à 192,30 pence vers 10H20 GMT à la Bourse de Londres, où l'indice vedette FTSE-100 s'effritait de 0,25%.

afp/rp