Le bénéfice avant impôts de la banque britannique est ressorti à 1,7 milliard de livres sterling (2,01 milliards d'euros) contre 793 millions de livres un an auparavant et 1,46 milliard attendu par le consensus des analystes, établi par la banque elle-même.

Dans les activités de trading, les revenus des activités de marché ont reculé de 4% à 1,35 milliard de livres pénalisés par une chute de 14% dans les activités de taux, change et matières premières en raison d'une moins bonne performance des activités de taux aux Etats-Unis et des conséquences de la sortie de la banque des activités sur les marchés de l'énergie.

Le revenu des activités de trading sur actions a chuté de 10%, pénalisé par les dérivés sur actions aux Etats-Unis.

Les grandes banques de Wall Street ont de leur côté enregistré une hausse de 21% en moyenne de leurs revenus sur les activités obligataires grâce à une hausse des volumes liée à des ajustements de portefeuille par les investisseurs dans un contexte de hausse des taux et d'incertitudes accrues avec le calendrier électoral européen.

Deutsche Bank a aussi fait état jeudi d'une performance moins bonne de ses activités de marché que ses concurrentes américaines.

Les résultats de Barclays ont été accueillis sans enthousiasme par les analystes.

"Le revenu sur les activités de taux aux Etats-Unis est le premier responsable mais il y a aussi i-bank et un dépassement de coûts (en partie lié aux taux de change). Nous n'envisageons pas de relèvement de nos estimations sur la base des résultats publiés aujourd'hui. Nous restons à "conserver" sur le titre", écrivent les analystes de Jefferies dans une note.

A la Bourse de Londres, l'action Barclays perd plus de 4,3% à 214,24 pence vers 07h45 GMT et signe la plus forte baisse de l'indice sectoriel européen.

LANCEUR D'ALERTE

La performance d'ensemble de la banque a été soutenue par ses activités de cartes de crédit, de conseil en fusions-acquisitions et d'origination sur les marchés obligataires et d'actions.

La banque a aussi fait état d'une hausse de ses revenus de ses activités au Royaume-Uni à 708 millions de livres contre 651 millions un an plus tôt. Elle a dit qu'elle allait créer 1.000 nouveaux postes au Royaume-Uni dans ses activités et dans l'informatique auxquels s'ajouteront 1.000 postes supplémentaires dans les trois prochaines années.

"Cela a été un nouveau trimestre de solide progrès vers l'achèvement de la restructuration de Barclays", a déclaré le directeur général Jes Staley dans un communiqué.

Ce dernier fait l'objet d'une enquête des autorités réglementaires au Royaume-Uni et aux Etats-Unis et de critiques de la part de certains actionnaires pour avoir tenté d'identifier un lanceur d'alerte au sein de la banque.

Des sources de marché et internes à la banque estiment que si les conclusions de ces enquêtes sont sévères, Jes Staley pourrait perdre son poste.

Barclays a dit que son ratio de fonds propres durs s'établissait à 12,5% à fin mars contre 12,4% un an auparavant.

"La banque est toujours sur la corde raide en termes de fonds propres", ont commenté les analystes de Bernstein dans une note.

La banque a aussi dit qu'elle passerait une charge exceptionnelle de dépréciation de survaleurs de 884 millions de livres sur sa participation dans Barclays Africa Group, qu'elle entend céder à un horizon de deux à trois ans.

(Anjuli Davies, Marc Joanny pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : Barclays Africa Group Ltd, Barclays PLC