Avec une soixantaine de "clubs Premier" ouverts depuis un an pour des clients dont les revenus dépassent 50.000 euros par an, la banque britannique a quasiment doublé le nombre de ses implantations en France où elle est présente depuis 1917, essentiellement dans les grandes villes.

"C'est une stratégie que nous voulons régionale pour être plus proches de cette clientèle aisée qui fait le coeur de notre stratégie en France", a expliqué vendredi lors d'un déjeuner de presse à Strasbourg Guillaume Touze, directeur de la clientèle privée et du développement de la banque.

"Vous gravissez les escaliers d'un immeuble de bonne tenue, bourgeois, pourrait-on dire, et vous vous retrouvez un peu comme à la maison avec des canapés et des moyens de visioconférence", poursuit-il.

De tels "clubs", animés chacun par un seul salarié, cadre bancaire chevronné qui n'hésite pas à donner son numéro de téléphone portable, viennent d'ouvrir à Nancy, Colmar, Mulhouse ou Montbéliard, après Saint-Etienne et le premier créé en juin 2007, Amiens, Brest ou Brive-la-Gaillarde.

Il s'agit d'une expérience à l'échelle mondiale pour la vieille dame de la City.

La banque tricentenaire veut mettre à profit une crise financière qui l'a plutôt épargnée, lui permettant de mettre la main sur les activités de Lehman Brothers Holdings aux Etats-Unis, pour se développer "plus vite que le marché".

Barclays aura investi "plus d'une dizaine de millions d'euros" pour assurer cette présence physique qui se conçoit comme une offre alternative à celle des agences et de la banque en ligne, assortie de la garantie d'un grand nom de la finance internationale.

Le calcul est aussi économique. Barclays estime pouvoir rentabiliser ses clubs en deux ans et demi contre six à sept ans pour une agence.

L'objectif pour chaque club est de 100 à 150 clients apportant chacun de 50 à 100.000 euros de capitaux à gérer.

Selon Barclays, la plupart des clubs sont "très en avance sur les plans prévus", à l'instar de celui de Mulhouse qui enregistre une dizaine de clients par mois, dont un nombre significatif de Suisses.

Tous services confondus, la banque affirme avoir atteint les 170.000 clients en France, soit 10.000 de plus en une année dont "plusieurs milliers" pour les clubs Premier.

Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse