Zurich (awp) - Le transformateur et négociant en cacao Barry Callebaut a enregistré au premier trimestre de son exercice décalé 2018/19, clos fin novembre, une modeste croissance de ses volumes écoulés comme des revenus. Les marchés anticipaient une perte de dynamique au terme d'une année faste. L'ampleur du ralentissement provoque néanmoins quelques froncements de sourcils, tandis que la direction s'affiche confiante à court comme à moyen terme.

La multinationale zurichoise a engrangé 1,88 milliard de francs suisses de recettes, en hausse de 0,5% ou de 3,7% en monnaies locales. Les volumes ont enflé de 1,7% à 541'109 tonnes.

La performance trimestrielle s'avère encore moins séduisante que ne le redoutaient les analystes consultés par AWP. Les moins optimistes tablaient cependant sur un chiffre d'affaires d'au moins 1,87 milliard de francs suisses, pour des volumes d'au moins 545'000 tonnes. La croissance des volumes devait ainsi s'établir en moyenne à 2,8%.

Si les débouchés américains (+11,3% à 479,6 millions) et d'Asie-Pacifique (+1,2% à 98,4) ont poursuivi leurs progression, la région Europe/Moyen-Orient-Afrique (-0,1% à 803,7 millions) a connu une panne de croissance.

Les ventes externes comptabilisées par l'unité Global Cocoa ont reculé de 1,9% à 499,7 millions de francs suisses, bridées par un tassement des volumes et par des effets de changes défavorables.

Le groupe rappelle dans son compte-rendu intermédiaire mercredi que la base de comparaison un an plus tôt constituait déjà un défi en soi.

Embellie dès le printemps

"Nous tablons sur une reprise de la dynamique des ventes au cours du second semestre de l'exercice en raison de la concrétisation de volumes supplémentaires liés à de nouveaux accords d'externalisation dans l'ensemble des régions, ainsi qu'aux innovations lancées récemment", a assuré le directeur général Antoine de Saint-Affrique, cité dans le communiqué.

Convaincue d'être en bonne voie pour concrétiser ses ambitions à moyen terme, la direction étend d'ores et déjà jusqu'en 2022 sa feuille de route, dont la précédente version parviendra à échéance à la fin de l'exercice en cours. L'objectif de croissance demeure ainsi fixé entre 4% et 6% annuellement, tandis que l'excédent d'exploitation (Ebit) doit suivre une courbe ascendante plus marquée.

Les analystes accueillent une performance certes décevante sur le premier partiel de l'année, mais saluent les perspectives d'accélération brossées pour le second semestre comme la reconduction des ambitions à moyenne échéance.

Morgan Stanley rappelle que Barry Callebaut a conclu récemment plusieurs contrats d'envergure, dont les effets ne devraient pas tarder à se déployer. L'accent exercé par la direction sur la rentabilité explique vraisemblablement la faiblesse de la croissance, analyse pour sa part Vontobel.

Après avoir ouvert en repli, le titre Barry Callebaut a rattrapé son retard en cours de séance pour clôturer en hausse de 0,9% à 1601 francs suisses. L'indice élargi SPI a quant à lui terminé quasiment à l'équilibre (+0,03%).

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