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Londres (awp/afp) - L'or s'est envolé cette semaine, atteignant même un plus haut depuis 2011 mercredi à 1.818,02 dollars l'once, porté par l'incertitude et les politiques monétaires ultra-accommodante.

"Étant donné les rendements très faibles des obligations américaines et l'aversion pour le risque des marchés, l'environnement est clairement favorable à l'or", a expliqué Han Tan, analyste pour FXTM.

Dans un environnement monétaire ultra-accommodant - les principales banques centrales ont promis d'injecter ces dernières semaines des sommes inédites de liquidités dans l'économie - d'autres valeurs refuges, comme les obligations, sont devenues moins rémunératrices.

Les investisseurs restent prudents face à l'accélération de la pandémie de Covid-19, notamment aux Etats-Unis, où le nombre de nouveaux cas a dépassé les 65.000 ces dernières 24 heures.

Par ailleurs, ces derniers jours, les analystes avaient également pointé l'affaiblissement du dollar, comme facteur de hausse de l'or.

Libellé en billet vert, une baisse de la devise américaine rend le métal précieux moins onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or valait 1.799,16 dollars vendredi vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), contre 1.775,95 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L'argent a atteint jeudi 19,04 dollars l'once, un niveau plus vu depuis septembre 2019.

Selon Fawad Razaqzada, cette hausse s'explique par à la fois son statut de valeur refuge et son utilisation dans l'industrie.

Vendredi à la même heure, l'once d'argent valait 18,67 dollars, contre 18,02 dollars il y a sept jours.

Peur sur le cuivre

Le cours du cuivre s'est de nouveau apprécié cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), atteignant un plus haut depuis avril 2019, soutenu par les risques qui pèsent sur l'approvisionnement en Amérique du Sud.

L'analyste de la Commerzbank Eugen Weinberg évoque même une "flambée" des cours du métal rouge, qui tire derrière lui l'ensemble des métaux industriels.

"La hausse des prix est liée aux préoccupations côté offre", explique-t-il, avec "un risque de perturbation de la production à cause des milliers de travailleurs absents" voire de "fermeture de mines".

Le Chili, premier producteur mondial de cuivre, a dépassé cette semaine les 300.000 personnes atteintes de Covid-19, et dépassé le seuil des 10.000 morts le week-end dernier.

Le Pérou, un des principaux producteurs mondiaux de cuivre mais aussi d'or, d'argent, de zinc, d'étain et de plomb, affiche des chiffres comparables.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 6.418,50 dollars vendredi à 15H40 GMT, contre 6.017,00 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

L'aluminium valait de son côté 1.687,00 dollars la tonne, contre 1.614 dollars.

Le cacao souffre

Les cours du cacao ont touché cette semaine des niveaux bas plus vus depuis le dernier trimestre 2018, pénalisés par les incertitudes que fait peser la pandémie sur la demande mondiale, mais retrouvaient de l'élan en fin de semaine.

Michaela Kuhl, analyste de Commerzbank, ne voit cependant "qu'un potentiel limité de hausse des prix après la forte baisse de ces dernières semaines" car "l'évolution de la demande est actuellement très incertaine".

Les deux contrats de référence accusent une baisse de plus de 15% depuis le début de l'année.

A l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels jeudi, le numéro un mondial du cacao et préparations chocolatées Barry Callebaut a montré davantage d'optimisme en relevant ses objectifs à moyen terme.

Le groupe zurichois a notamment évoqué des signes de reprise en juin depuis l'assouplissement des mesures de luttes contre la pandémie. Son volume de ventes s'est même étoffé dans la zone Asie-Pacifique grâce à une "reprise rapide" de la demande en Chine et au Japon.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mars de l'année prochaine valait 1.560 livres sterling, contre 1.577 livres sterling à l'ouverture lundi, après avoir touché 1.538 livres sterling jeudi. A New York, la tonne pour livraison en septembre valait 2.161 dollars, contre 2.158 dollars lundi en début de séance et 2.092 dollars mercredi, son plus bas de la semaine.

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