Le gazoduc, dont Washington estime qu'il rendra l'Europe trop dépendante des livraisons russes, devait à l'origine entrer en service au premier semestre 2020.

"Bien sûr que nous finirons ce gazoduc", a déclaré Medvedev à des journalistes. "Gazprom a des options alternatives. Cela prendra un peu plus de temps, mais ce n'est pas un gros problème."

Avec Nord Stream 2, la Russie cherche à éviter de passer par l'Ukraine avec laquelle elle a eu de nombreux différends gaziers ces dernières années. Mais les deux pays ont aussi signé ce week-end un nouvel accord de transit gazier, qui permettra à Moscou de fournir l'Europe pendant au moins cinq années supplémentaires et qui verra Kiev recevoir un paiement de 2,9 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros).

"Il n'y a rien de catastrophique dans les sanctions américaines", a déclaré Dmitri Medvedev, "notamment si l'on considère que nous avons déjà conclu un accord de transit avec les Ukrainiens."

Le groupe pilotant le projet Nord Stream 2 s'est dit samedi déterminé à achever les travaux aussi vite que possible malgré la décision d'un sous-traitant de suspendre ses activités de crainte d'encourir des sanctions américaines.

L'élu conservateur allemand Peter Beyer a dit espérer lundi que le projet serait achevé au second semestre 2020.

"Il y a des solutions alternatives, qui vont augmenter les délais et les coûts", a ajouté l'élu de la CDU.

(Joseph Nasr, avec Anton Kolodiajni, version française Tangi Salaün et Jean-Stéphane Brosse)