Ce feu vert des Etats-Unis est assorti d'une condition, a précisé le département de la Justice (DoJ): que le groupe chimique allemand cède pour environ neuf milliards de dollars d'actifs.

Les cessions réclamées par les autorités américaines "recoupent étroitement" celles demandées par l'Union européenne, a dit une source ayant connaissance de l'accord conclu entre Bayer et l'administration américaine.

Makan Delrahim, qui dirige les services de la concurrence du département de la Justice, a déclaré que les cessions d'actifs acceptées par Bayer étaient "les plus importantes jamais réclamées par les Etats-Unis".

Dans le cadre d'accords conclus avec différentes autorités de la concurrence dans le monde, notamment avec la Commission européenne, le groupe allemand s'est engagé à vendre l'intégralité de ses semences de coton, de colza et de soja et ses semences potagères ainsi que ses activités dans l'agriculture numérique. Il va aussi renoncer à son herbicide Liberty, concurrent du Roundup de Monsanto.

Bayer va notamment vendre à son concurrent et compatriote BASF des actifs générant 2,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Il a dit mardi que la Commission européenne avait donné son feu vert à ces cessions.

Avant les Etats-Unis, il avait déjà obtenu l'approbation de l'Union européenne, du Brésil et de la Russie. Il lui manque encore ceux du Canada et du Mexique.

Si l'opération n'est pas bouclée d'ici le 14 juin, Monsanto pourra dénoncer l'accord et solliciter un meilleur prix.

Bayer a déclaré mardi s'attendre à obtenir les dernières autorisations dans des délais très brefs.

"L'accord du DoJ nous rapproche de notre objectif de créer un groupe leader en agriculture", a réagi le président du directoire de Bayer, Werner Baumann, dans un communiqué.

Le groupe allemand s'attend à ce que le processus d'intégration de Monsanto débute dès que les ventes à BASF auront été réalisées, ce qui devrait prendre deux mois, selon ses estimations.

Il a annoncé la semaine dernière que les synergies attendues de l'acquisition de Monsanto seraient inférieures d'environ 300 millions de dollars à son précédent objectif en raison de la nécessité de céder davantage d'actifs qu'il ne l'envisageait initialement.

(Avec Ludwig Burger; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Patricia Weiss et Diane Bartz

Valeurs citées dans l'article : Monsanto, Bayer, BASF