La décision du juge de district Vince Chhabria à San Francisco fait suite à des années de litige et des semaines d'audience concernant les dangers du glyphosate.

Bayer vient de boucler le rachat de Monsanto pour 62,5 milliards de dollars (53,2 milliards d'euros).

Dans son rapport de 68 pages, le juge a qualifié les arguments de l'expert des plaignants de "fragiles" et a totalement écarté les avis de deux scientifiques. Mais il a dit que les conclusions des quatre autres experts étaient suffisants pour qu'un jury puisse éventuellement conclure que le glyphosate peut provoquer le cancer chez les humains.

Plus de 400 fermiers, paysagistes et particuliers, dont les plaintes ont été déposées collectivement devant le juge, accusent l'herbicide de Monsanto d'être la cause de lymphomes non hodgkinien, un cancer qui naît dans les lymphocytes.

Monsanto a rejeté ces accusations et déclaré dans un communiqué qu'il continuerait à défendre sa cause avec des éléments solides prouvant qu'il "n'y a absolument aucune connection entre le glyphosate et le cancer".

Robin Greenwald et Aimee Wagstaff, deux des avocats représentant les plaignants, n'ont pas répondu dans l'immédiat à des demandes de commentaires.

Monsanto souligne que plus de 800 études et analyses ont conclu que les herbicides à base de glyphosate ne provoquaient pas le cancer.

L'agence américaine de protection de l'environnement a conclu en septembre dernier, après des dizaines d'années d'études, que le glyphosate n'était probablement pas cancérigène pour les humains. En revanche, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé pour sa part le glyphosate parmi les produits "probablement cancérigènes pour les humains".

(Tina Bellon, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Eric Faye)