Ces éléments a priori positifs n'empêchent le titre du constructeur allemand de reculer vers 10h40 GMT de 1,83% à 80,01 euros, évoluant de pair avec un secteur automobile (-1,92%) ébranlé par le dernier développement dans la guerre des mots entre l'administration Trump et la Chine.

La Maison blanche s'apprête à proposer d'imposer des droits de douane de 25% à l'équivalent de 200 milliards de dollars (171 milliards d'euros) de produits chinois importés, et non 10% comme évoqué jusqu'à présent, ont annoncé mercredi des responsables américains.

Daimler, General Motors et Fiat Chrysler Automobiles, viennent tous trois de revoir à la baisse leurs objectifs 2018, essentiellement en raison de la montée du protectionnisme initiée par les droits de douane mis en place par l'administration Trump.

Mercredi, citant également la transition vers la nouvelle procédure de test "Worldwide Harmonised Light Vehicle Test" (WLTP) - plus stricte pour reproduire plus fidèlement les émissions des véhicules en situation réelle de conduite - Volkswagen s'est montré moins confiant sur ses objectifs.

BMW a assuré avoir déjà avoir converti l'essentiel de ses modèles aux normes WLTP, le président du directoire Harald Krüger estimant lors d'une conférence téléphonique que cela donnait au constructeur un avantage par rapport à ses concurrents.

ANNÉE RECORD EN MATIÈRE D'INVESTISSEMENTS

Le groupe voit également une croissance de ses ventes comprise entre 5% et 10% en Chine, malgré la mise en place depuis juillet de droits de douane de 40% sur des véhicules importés des Etats-Unis.

"Nous construisons maintenant plus de six modèles en Chine. Et nous exportons la X5 de la Thaïlande vers la Chine", a souligné Harald Krüger, disant que BMW disposait d'autres options pour atténuer l'effet des droits de douae.

Le constructeur a toutefois ajouté qu'il suivait de près l'évolution de la situation en matière de tensions commerciales, ajoutant qu'une détérioration des conditions était susceptible d'avoir des conséquences sur ses objectifs.

En attendant, BMW prévoit toujours pour 2018 d'un bénéfice imposable au moins égal à celui de l'année dernière et d'une marge d'exploitation de 8% à 10% dans son activité automobile.

Sur le seul deuxième trimestre, le résultat d'exploitation est ressorti en baisse de 6%, à 2,74 milliards d'euros, en raison essentiellement de la hausse des dépenses liées au développement des voitures électriques et des véhicules autonomes. Le consensus établi par Reuters était de 2,69 milliards.

Le directeur financier de BMW Nicolas Peter a souligné que les dépenses d'investissement atteindraient un record cette année.

Sur la période avril-juin, la rentabilité de l'activité automobile a été de 8,6% contre 10,1% il y a un an. Au premier trimestre de l'année, cette rentabilité avait été de 9,7%.

(Edward Taylor, Benoit Van Overstraeten pour le service français)