Berlin (awp/afp) - Le constructeur automobile allemand Daimler a démarré son exercice 2019 à la peine, plombé par un recul de ses ventes de voitures et des difficultés sur sa chaine logistique, mais a maintenu sa prévision annuelle.

Au premier trimestre 2019, le bénéfice net du groupe s'est élevé à 2,15 milliards d'euros (-9%), malgré le coup de fouet apporté par le rapprochement avec BMW dans l'autopartage.

Côté opérationnel, l'EBIT (bénéfice opérationnel) a cédé 16% à 2,80 milliards d'euros.

"On ne peut pas se satisfaire de ce début d'année faible", a reconnu dans un communiqué Dieter Zetsche, patron de Daimler depuis 2006, qui quittera son poste en mai pour accéder au conseil de surveillance du groupe dans deux ans.

Dans le détail, sa marque Mercedes-Benz a vu son résultat opérationnel décrocher de 37% en raison d'un recul de ventes, notamment aux Etats-Unis (-9%). Les ventes des modèles SUV, un segment pourtant particulièrement à la mode, se sont ainsi repliées de 16%.

Le directeur financier du groupe, Bodo Übber impute ce démarrage ralenti de l'exercice à des "difficultés sur l'ensemble de la chaine de valeur (...), des stocks très hauts et des goulets d'étranglement".

Daimler vit la contre-secousse de la pagaille semée en 2018 par les nouvelles normes antipollution WLTP, qui ont fortement désorganisé la production du secteur, jusqu'à peser sur la croissance allemande en général.

L'électrification des modèles, nécessaire pour échapper à de lourdes amendes européennes pour dépassement des strictes limités d'émission de CO2 dès 2020, s'avère aussi extrêmement coûteuse.

Daimler a donc maintenu très haut sa ligne budgétaire consacrée aux investissements, 1,7 milliards d'euros (+30%).

Parmi les autres axes de redressement favorisés par Daimler, M. Zetsche cite le rôle accru de son actionnaire principal, le constructeur chinois Geely, qui veut désormais produire la voiture Smart.

Plus positif, Daimler voit déjà les premiers fruits de son partenariat avec son rival BMW dans l'autopartage et les services de mobilité. La plateforme Share now a déjà permis de gonfler de 718 millions d'euros, en trois mois, sa ligne de bénéfice, affirme le groupe.

Enfin, le constructeur maintient ses prévisions, prudentes, pour 2019: un bénéfice opérationnel attendu en "légère hausse" par rapport à l'année passée et des marges comprises entre 6 et 8% pour Mercedes-Benz, entre 7 et 9% pour Daimler Trucks et désormais entre 0 et 2% pour sa division de fourgons, Mercedes-Benz Vans.

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