Berlin (awp/afp) - L'entreprise emblématique allemande Beate Uhse AG, pionnier de la vente d'articles pornographiques et érotiques, a annoncé vendredi avoir demandé sa mise en insolvabilité, plombé par des dettes et un virage raté vers l'internet.

Le président du conseil d'administration de Beate Uhse AG, Michael Specht, a décidé d'entamer cette procédure afin que l'entreprise "assure de façon durable le redressement de l'ensemble du groupe", a indiqué dans un communiqué l'entreprise de Flensburg (nord).

Cette demande de mise en redressement concerne la holding Beate Uhse AG mais pas "ses filiales situées en Allemagne et aux Pays-Bas (qui) vont maintenir sans réserves leurs activités", précise le communiqué.

Confronté à un besoin urgent de liquidités, le géant du sexe avait contracté un prêt à hauteur de 30 millions d'euros qu'il s'est avéré incapable de rembourser.

L'entreprise a tenté en vain d'obtenir auprès de ses créanciers un rééchelonnement, avant de se résoudre à enclencher la procédure de dépôt de bilan, indique l'agence de presse allemande DPA.

Avec cette procédure, "nous empruntons un chemin par lequel nous sommes confiants dans notre capacité à redresser le groupe dans son ensemble", a indiqué Michael Specht, cité par DPA.

Fondé en 1951 par Beate Uhse, ancienne pilote de l'armée de l'air allemande pendant la Deuxième guerre mondiale, l'entreprise revendique l'ouverture en 1962 du premier sex-shop au monde, à Flensburg. Le magasin était baptisé "Commerce spécialisé dans l'hygiène maritale".

Entré en Bourse en 1999 -- une première pour une entreprise de produits érotique --, l'entreprise avait par la suite piqué du nez, concurrencé notamment par la pornographie et le commerce en ligne.

L'action Beate Uhse perdait 2,15% vendredi et ne valait plus que 0,09 euro à la Bourse de Francfort, son plus bas depuis 10 ans.

afp/jh