Alphavalue - Il y a 5 mois, Bekaert semblait avoir touché le fond. Cela n’a pas empêché le cours du titre d’être à nouveau divisé par deux depuis. À €30, son plus bas de mars 2009 n’est plus très loin. Bekaert est involontairement devenue une sorte de produit dérivé indexé sur la croissance du PIB chinois. En fait, une combinaison fatale d'exposition à la Chine et à son industrie photovoltaïque incroyablement compétitive.

En effet, en tant que fournisseur quasi-monopolistique de fil de sciage pour couper des tranches de silicium, Bekaert a bénéficié de la flambée de l'industrie photovoltaïque chinoise seulement pour voir émerger une concurrence locale rognant assez largement ses parts de marché importantes. En outre, l'industrie photovoltaïque mondiale a été un véritable bain de sang au T3 et T4 en raison de surcapacités. Les beaux jours sont derrière dans ce segment étroit mais sans doute très profitable qui a permis d’atteindre des marges d’EBIT de 35% en Asie, contre 6-8% dans les autres régions. Les marges asiatiques, ou plutôt celles liées à la vente de fils destinés aux métiers de d'énergie devraient revenir à 20%, de sorte que les marges futures du groupe devraient se stabiliser autour de 10-11%, en fonction de la demande des autres industries.

Bekaert est remarquablement diversifiée d’un point de vue métier et géographie mais les alertes lancées sur une possible récession ou un ralentissement mondial ne sont pas engageantes, notamment en de consommation de cash par le BFR. Cela pourrait tout aussi bien engloutir les €100-200m de FCF attendus par an sur la période 2011-13. Le Groupe pourrait être contraint de ralentir son rythme de dépenses d’investissements, mais ce serait regrettable.

La valorisation indique un potentiel de hausse de 58%, que ce soit par rapport à ses pairs (potentiel de 20-40%) ou à son DCF (74% de potentiel). Il faudra cependant encore quelques trimestres supplémentaires avant que la poussière ne retombe sur le champ de bataille de l’industrie photovoltaïque.