Zurich (awp) - Bell devrait voir son résultat avant intérêts et impôts (Ebit) au premier semestre réduit de près de 10 millions de francs suisses par rapport à la même période en 2017 en raison de "la situation dynamique de marché en Suisse et en Autriche".

Dans la foulée de son avertissement sur résultats, le transformateur de produits carnés annonce mardi une prise de participation - non spécifiée - dans une jeune pousse néerlandaise, Mosa Meat, spécialisée dans la production de viande de boeuf synthétique (in vitro) pour 2 millions d'euros (2,33 millions de francs suisses).

Basée à Maastricht, Mosa Meat se veut leader mondial de ce nouveau segment. Se basant sur les estimations de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Bell indique que la demande mondiale de viande devrait bondir de 70% à l'horizon 2050.

"Cette croissance ne pourra plus être couverte de manière durable seulement avec les méthodes de production actuelles", affirme le groupe bâlois, qui aspire avec son investissement à soutenir le développement de nouvelles méthodes de production et offrir ainsi une alternative "éthique" aux consommateurs.

La viande de boeuf synthétique actuellement développée par Mosa Meat ne devrait toutefois pas être commercialisée avant 2021.

Croissance moins rentable

En Suisse, la croissance du groupe a été réalisée essentiellement dans les assortiments et les canaux de vente les moins rentables, avance Bell pour expliquer le recul de la rentabilité opérationnelle.

A l'international, les ventes de volaille ont été grevées pendant les six premiers mois de l'année par la hausse du prix des aliments pour animaux, qui n'ont pu être répercutés sur les prix finaux que de manière partielle et différée.

Afin de contrer le recul des bénéfices, des mesures ont été prises en Suisse comme en Autriche. La société bâloise s'engage à fournir plus de détails lors la publication de ses résultats semestriels le 16 août.

Dans leurs commentaires, les analystes soulignent les difficiles conditions que doit affronter le groupe rhénan. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) relève que pour une fois, les vents contraires viennent du marché helvétique et qualifie d'ardu le contexte opérationnel. La recommandation de pondération au marché reste de mise.

Plus sévère, Vontobel estime que Bell devra mettre en place des mesures drastiques pour contrer les conditions adverses au premier semestres et rappelle que le marché s'attend à un bond de plus de 20% de l'Ebit pour l'exercice en cours. La banque privée zurichoise va revoir ses propres projections à la baisse et place sous revue négative sa recommandation (hold) ainsi que son objectif de cours (370 francs suisses).

La nominative Bell a chuté de plus de 10% sur la journée, pour clôturer à 282 francs suisses, dans un SPI en recul contenu de 0,25%.

buc/al/jh