Bâle (awp) - Bell a bouclé 2018 sur un bénéfice net en recul, et ce malgré une hausse substantielle du chiffre d'affaires annuel. Dans un communiqué, le transformateur de produits carnés bâlois explique mercredi cette contre-performance par des amortissements plus importants et des effets de change négatifs sur son résultat financier.

Les recettes se sont étoffées de 15,4% à 4,14 milliards de francs suisses et l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 8,8% à 305,4 millions, pour une marge afférente de 7,5%, en repli de 40 points de base (pb). La croissance est à mettre au crédit principalement du segment Convenience, à la faveur des acquisitions de Hügli et de Sylvain & Co.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) en revanche a reculé de 6,1% à 140,6 millions, en raison de l'augmentation de 164,7 millions des amortissement consécutifs aux acquisitions. Le bénéfice net a fondu de 16,1% à 89,3 millions, un recul qui corrigé des effets de change, n'eût été que de 2,8%, assure le groupe.

Les actionnaires se verront proposer un dividende de 5,50 francs suisses au titre de l'exercice écoulé, contre 8,00 francs suisses un an plus tôt. La diminution est due à l'augmentation de capital réalisée en juin, destinée à financer l'acquisition de Hügli, qui s'est soldée par une hausse de 57% du nombre d'actions en circulation.

Mesures efficaces

Selon Bell, les mesures entreprises après une première moitié d'exercice faible ont porté leurs fruits au deuxième semestre, mais n'ont pas pu entièrement compenser le repli des résultats, en raison de "la marche des affaires dans l'ensemble pendant la période de Noël jusqu'à la fin de l'année".

Si les ventes et l'Ebitda du groupe bâlois sont plus ou moins en ligne avec les projections des analystes sollicités par AWP, le bénéfice net en revanche a manqué les prévisions les plus conservatrices.

Pour 2019 ainsi que pour les exercices à venir, la direction de Bell s'attend à une "contribution substantielles" des synergies dégagées suite à l'acquisition de Hügli.

En marge de la conférence de presse à Bâle, le directeur financier Marco Tschanz a confié à AWP viser pour l'année en cours un bénéfice net "nettement au-dessus" de 100 millions de francs suisses. Il a toutefois souligné qu'une telle performance serait aussi tributaire de l'évolution du cours de l'euro, rappelant que ce dernier avait occasionné en 2018 une perte en millions.

Dans leurs commentaires, les analystes évoquent des résultats mitigés. Alors que l'évolution du chiffre d'affaires et des volumes écoulés a été prometteuse, celle des bénéfices a laissé à désirer, résume la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui souligne que Bell se trouve actuellement "en mode investissement".

Plus amène, la banque Vontobel s'attend à voir se stabiliser la marge Ebitda, à la faveur notamment de hausses de prix dans le segment de la volaille en Allemagne et en Autriche.

La copie rendue par le groupe bâlois n'a pas non plus séduit les investisseurs. Le titre a passé la totalité de la séance dans rouge pour clôturer en baisse de 2,3% à 293 francs suisses. L'indice élargi SPI a par contre progressé de 0,37%.

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