En chute de plus de 18% à l'ouverture pour sa reprise de cotation, le titre Belvédère s'est brusquement repris, étant même brièvement suspendu après avoir atteint son seuil de hausse. A la reprise de cotation, le groupe de spiritueux poursuivait sa remontée jusqu'à retourner dans le vert (+2,20% à 49,32 euros). Si certains actionnaires ont préféré céder leurs titres à l'ouverture, effrayés par la très importante dilution induite par l'un des scénarios proposés lundi soir dans le cadre de la restructuration de sa dette obligataire, d'autres investisseurs misent sur l'avenir du groupe.



Placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Dijon depuis mars dernier compte tenu d'un endettement de plus de 600 millions d'euros, le roi de la vodka a enfin trouvé un accord avec ses principaux créanciers obligataires (441 millions d'euros au total).

Krysztof Trylinski, l'actuel président depuis octobre 2011 et cofondateur de l'entreprise avec l'ancien PDG, Jacques Rouvroy, montre ainsi sa volonté de sauvegarder Belvédère en lui rendant, après plusieurs années passées sous la protection de la clause de sauvegarde, le statut d'entreprise "normale". Pour les dirigeants désormais une seule mission : vendre au mieux les actifs pour conserver le pouvoir.

En effet, deux scénarios aux fonctionnements très complexes ont été élaborés. En simplifiant, dans la première hypothèse, le groupe vend certains de ses actifs, comme par exemple la vodka Sobieski, numéro sept du secteur, et dont la promotion est assurée par Bruce Willis. Il pourrait également céder Marie-Brizard, qui détient dans son portefeuille William Peel, le whisky le plus vendu en France. L'objectif : récupérer 310 millions d'euros d'ici mars 2013, date butoir. Le solde de la dette sera alors converti en actions, à hauteur de 55% du capital pour les créanciers.

Autre scénario : si aucun actif n'a trouvé preneur, 100% de la créance obligataire est convertie en capital. Les créanciers récupéreraient alors 87% du capital et les actionnaires actuelles seraient alors très diluées.