Washington (awp/afp) - L'investisseur milliardaire américain Warren Buffett, 87 ans, a entamé le processus devant organiser sa succession à la tête de son holding Berkshire Hathaway en nommant mercredi deux des candidats éventuels au sein du Conseil d'administration.

Dans un communiqué, Berkshire a indiqué avoir porté de douze à quatorze le nombre de sièges à son conseil d'administration et y avoir nommé Gregory Abel et Ajit Jain.

Le premier a également été nommé vice-président de Berkshire Hathaway pour les activités ne concernant pas l'assurance et M. Jain aux mêmes fonctions mais pour l'assurance (groupe Geico).

Gregory Abel, 55 ans, a rejoint Berkshire Hathaway en 1992 au sein de sa division énergie dont il occupait jusqu'à maintenant les fonctions de PDG. Ajit Jain, 66 ans, a pour sa part rejoint Bekshire en 1986 au sein de la division assurances qu'il dirige actuellement.

Warren Buffett et son partenaire de longue date, Charles Munger, 94 ans, conservent eux leurs responsabilités à la tête du holding et la responsabilité de sa politique d'investissement.

Celle-ci a fait en 50 ans de Berkshire et de Warren Buffett les symboles de la réussite d'une politique d'investissement à long-terme dans des valeurs sûres et souvent négligées des autres investisseurs. Aujourd'hui, ses activités s'étendent des peintures aux chemins de fer en passant, entre autres, par les produits de consommation, l'énergie, l'habillement, l'assurance, la banque ou encore la restauration rapide, sans oublier une participation au sein du géant de l'internet Apple.

Interrogé mercredi sur la chaine de télévision CNBC, Warren Buffett a confirmé que ces nominations "faisaient partie de l'organisation de la succession à long-terme" et que MM. Jain et Abel "avaient Berkshire dans le sang".

M. Buffett, dont les oracles font souvent trembler Wall Street, n'a pas pour autant donné davantage de précisions sur le calendrier de sa succession. "C'est une période de transition qui pourrait durer longtemps, ou, si quelque chose m'arrivait, cela pourrait aussi arriver très vite", s'est-il borné à indiquer, en ajoutant: "je suis en excellente santé".

Dans ce même entretien, le milliardaire a par ailleurs fait part de son scepticisme sur les nouvelles monnaies virtuelles dont le bitcoin, assurant que son entreprise n'y investirait "jamais".

"Je peux dire avec quasi-certitude que tout cela va mal finir", a-t-il affirmé. "Nous n'en possédons aucune, nous ne parions pas sur leur baisse, nous n'investirons jamais" dans ces crypto-monnaies, a-t-il ajouté tout en admettant avoir des connaissances limitées sur le sujet.

"J'ai déjà suffisamment de problèmes avec des choses que je pense maîtriser. Pourquoi irais-je parier à la hausse ou à la baisse sur quelque chose dont je ne connais rien?", a-t-il demandé.

afp/rp