PARIS (awp/afp) - Le club de livres France Loisirs, affecté par un secteur de l'édition en difficulté, prévoit de supprimer 450 emplois sur 1.800 en France dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi, a annoncé vendredi son patron Adrian Diaconu à l'AFP.

"C'est une mesure d'urgence nécessaire pour trouver une solution de sortie de crise", a déclaré M. Diaconu, très ému, indiquant que "toutes les solutions ont été recherchées avant d'arriver" à ce plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).

Le PSE concerne France Loisirs ainsi que ses filiales services (centres d'appel, logistique, informatique, etc.), a-t-il précisé.

La société, filiale du groupe Actissia, a été placée en redressement judiciaire le 1er décembre 2017 à sa demande par le tribunal de commerce de Paris, compte tenu de l'impossibilité de lever les fonds nécessaires "à l'achèvement de sa transformation".

Le tribunal de commerce de Paris lui a alors octroyé une période d'observation de six mois, afin de poursuivre la recherche de partenaires ou de financements.

"Aucun partenaire n'a été identifié depuis le début de la procédure. Mais depuis trois semaines nous avons identifié un éventuel partenaire qui exerce dans les domaines de l'internet, des arts et des médias", a encore expliqué M. Diaconu, PDG d'Actissia.

Le groupe, fondé en 1970, propose notamment à ses adhérents une sélection de livres à des prix réduits. Mais depuis quelques années, il subit de plein fouet la crise du secteur de l'édition, et notamment la concurrence du géant américain Amazon.

Son chiffre d'affaires a été divisé par près de deux en cinq ans, selon le PDG. Il s'élevait à environ 187 millions d'euros en 2017, contre 214 millions un an auparavant.

Il a également été lesté par un modèle "complètement déréglé", avec notamment une diversification "hasardeuse en 2013 dans le domaine des cosmétiques qui a abîmé son fonds de commerce", a souligné son patron.

Arrivé en mars 2015 à la tête d'un groupe alors en "état de liquidation", il a lancé un plan de transformation, recentrant l'activité autour de son coeur de métier, le livre, et investi 20 millions d'euros à titre personnel.

"Malheureusement, toute cette transformation a été difficile", a-t-il déploré. Mais "je ne lâcherai pas jusqu'à ce que je trouve une solution", a-t-il insisté.

Le groupe, un temps propriété du groupe allemand Bertelsmann puis de l'américain Najafi Companies, compte 180 points de vente en France.

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