ACTUALISE à la clôture de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - Les marchés actions ont été ébranlés vendredi par un nouvel épisode de tension entre les Etats-Unis et la Chine, qui a relégué au second plan un indicateur positif sur l'activité économique en Europe.

A la clôture de Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,68%, le Nasdaq a lâché 0,94% et le S&P 500 a reculé de 0,62%.

En Europe, l'Euro Stoxx 50, indice de référence des marchés de la zone euro, a perdu 1,80% malgré la publication d'un indicateur faisant état du rebond de l'activité privée en juillet dans la zone euro.

Au terme de la journée, Francfort a accusé les plus lourdes pertes avec une baisse de 2,02%. Paris a cédé 1,54% et Londres 1,41%.

Les places boursières chinoises avaient également terminé en forte baisse. A Hong Kong, l'indice composite Hang Seng a clôturé en repli de 2,19%, la Bourse de Shanghai a plongé de 3,9% et celle de Shenzhen de 5%. La Bourse de Tokyo est fermée depuis jeudi en raison de jours fériés.

"La situation n'a cessé de se dégrader récemment entre les Etats-Unis et la Chine", résume David Madden, analyste de CMC Markets.

Pékin a ordonné vendredi la fermeture du consulat des Etats-Unis dans la grande ville de Chengdu (sud-ouest), trois jours après la décision américaine de fermer le consulat de Chine à Houston considéré par Washington comme "plaque tournante de l'espionnage" chinois et "du vol de propriété intellectuelle" américaine.

Cette "escalade des tensions entre la Chine et les Etats-Unis, qui pourrait avoir d'énormes conséquences négatives sur le marché actions, est inquiétante", souligne Stephen Innes, analyste pour AxiCorp.

Les tensions sino-américaines, déjà alimentées par les différends commerciaux et les accusations sur l'origine du Covid-19, étaient montées d'un cran ces dernières semaines avec l'imposition par Pékin d'une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong.

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo avait appelé jeudi "le monde libre" à "triompher" de la "nouvelle tyrannie" incarnée selon lui par la Chine communiste.

Le reste de l'actualité n'a guère permis de contrebalancer cette tendance: la pandémie de Covid-19 est toujours mal contrôlée aux États-Unis, tandis que l'OMS s'est dite "inquiète" vendredi de la résurgence de l'épidémie dans plusieurs pays d'Europe.

Jeudi, un rebond des nouvelles demandes d'allocations chômage dans la première économie mondiale avait pesé sur les indices.

"Face à cette dégradation de la conjoncture économique, il ne fait aucun doute que les parlementaires américains vont devoir rapidement voter de nouvelles mesures pour soutenir les revenus des ménages", estiment les experts d'Aurel BGC.

En même temps, sur le Vieux Continent, la croissance de l'activité privée dans la zone euro a progressé en juillet, pour la première fois depuis février, atteignant même son niveau le plus élevé en deux ans, selon la première estimation vendredi de l'indice PMI composite du cabinet Markit.

Les indices PMI sur l'activité en France et au Royaume-Uni ont également progressé à un fort rythme.

Le retour de l'aversion au risque s'est cependant peu reflété dans les rendements obligataires, et les taux en France, Allemagne et Espagne ont augmenté légèrement.

Du côté des valeurs, le secteur technologique a été à la peine: IBM a ainsi dégringolé de plus de 16% à Wall Street, pâtissant notamment de l'annonce d'un nouveau retard dans la production de son processeur de dernière génération.

En Allemagne, SAP a perdu 3,73% et Infineon 3,70%. En France, Wordline a cédé 4,97% et STMicroelectronics 2,71%.

Des actions ont profité de l'ascension des cours de l'or cette semaine, qui se dirigent vers des plus hauts historiques, le métal précieux faisant office de valeur refuge. A Londres, Fresnillo a pris 0,21%.

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