Bic n'avait pas besoin de ça. Déjà en baisse de plus de 10% depuis le début de l'année à la clôture d'hier soir, plombé par des résultats 2017 et des perspectives 2018 dégradés, le titre subit en plus aujourd'hui les effets d'une note pessimiste d'UBS et perd encore 7,76%. A 76,05 euros, Bic est à son plus bas niveau depuis l'été 2013. Dans sa note, UBS initie la couverture de la valeur avec une recommandation Vendre et un objectif de cours de 75 euros, mettant en avant les menaces qui pèsent sur la rentabilité de Bic à court et long terme.

D'abord, le fabricant de rasoirs, de briquets et de stylos va rester sous pression aux Etats-Unis du fait d'un environnement concurrentiel qui ne cesse de se durcir sur tous les segments de marché. "Dans les rasoirs, les nouveaux entrants ont pris des parts de marché aux acteurs traditionnels et génèrent une pression déflationniste sur le commerce physique classique. Dans la papeterie, le leader Newell Brands se montre plus agressif sur les promotions, profitant de sa taille critique après sa fusion avec Jarden", diagnostique UBS.

Ne voyant aucune raison à l'arrêt de ces tendances outre-Atlantique, le bureau d'études promet des trimestres encore difficiles à Bic. Les Etats-Unis représentent 39% de ses ventes. Dans ce contexte, pour la période 2017-2020, UBS prévoit que la croissance organique globale de Bic va ralentir à 2% par an contre 3,5% par an au cours des quatre années précédentes. Pour tenter de limiter la casse, le groupe français risque d'investir massivement dans le soutien à ses marques, ce qui ne manquera pas de peser sur ses marges. Ainsi, UBS anticipe une marge à 17,5% en 2018 puis à 18,5% à moyen terme, loin des 19,8% enregistrés en 2017.

L'autre danger identifié par UBS concerne cette fois la "très rentable" division Briquets, avec laquelle Bic réalise 69% de son Ebit ajusté. L'analyste d'UBS met cette fois en lumière les changements de consommation qui touchent l'industrie, sur fond de mesures défavorables à la consommation de tabac dans plusieurs pays. Il souligne plus particulièrement que l'essor de la cigarette électronique, qui pourrait être encouragé par un changement de réglementation aux Etats-Unis, pourrait peser sur les ventes de briquets. Cependant, UBS n'intègre pas ce scénario d'une substitution totale des e-cigarettes aux briquets dans sa thèse d'investissement.